G
inger mène une double existence. Comme beaucoup de femmes, elle fait deux journées en une : épouse modèle et mère aimante en soirée, « homme de main » sans scrupule d’un usurier que nul ne connait, le jour.
Dans un album carré aux vingt chapitres pleins d’un gaufrier aux cases de taille identique, Lorenzo Palloni (The Corner, L’île) rythme la spirale infernale dans laquelle s’enfonce une héroïne qui œuvre dans un secteur où la pitié n’est pas de mise. Porté par un graphisme auquel les cent quatre-vingts pages permettent de s’acclimater, La louve dissèque le parcours émotionnel de Ginger qui ne sait que faire de ses dix doigts sinon frapper, frapper et frapper encore et qui, au fil des passages à tabac, prend progressivement conscience que sa violence n’est ni un moyen d’exister ni de subsister.
Sans aucun effet de style inutile, si ce n’est quelques jolies figures dans l’agencement de certaines planches, Lorenzo Palloni a la volonté de rendre compte – au travers de la monotonie du 9x9 - de la brutale routine où s’enferme son personnage principal.
Une histoire atypique, souvent racontée à la première personne, que certains prendront plaisir à recommander.
On va plonger dans un univers bien glauque à travers le métier d'une femme dénommée Ginger, mère de famille à ses heures perdues et qui s'adonne à une double vie. Elle fait des tournées pour récupérer de l'argent qu'un usurier a prêté à de pauvres gens qui seront malmenés. On éprouve aucune sympathie pour cette héroïne qui ne regrette pas du tout ce qu'elle fait de mal. Il est vrai que le sujet ne m'a guère inspiré.
Objectivement, la mission est remplie mais subjectivement, j'ai du mal à capter mon attention. Le format sera à l'italienne avec une véritable audace dans certaines cases malgré les 9 vignettes de rigueur dans chacune des 185 pages. Comme dit, il faut aimer le sujet. On va regretter amèrement les huissiers de justice.
Cet album au format carré et au découpage 9X9 nous fait vivre le quotidien particulier de Ginger qui se transforme petit à petit en spirale infernale. Palloni nous plonge dans un récit sombre et oppressant qui est très bien mis en scène avec ses quelques 20 chapitres, chacun d'entre eux racontant un passage présent ou passé de la vie de Ginger. Le dessin et surtout les couleurs parfois monochromes accentuent la noirceur du récit. Une histoire atypique dans un format qui ne l'est pas moins.