N
on, ce n'est pas l'histoire d'Hecate, déesse grecque et fille de titans, ni celle de Xirès, survivant de la mystérieuse hécatombe sur l’île d’Érétrie en Grêce. C'est celle de Belphoron, jeune guerrier plein de fougue et d'abnégation, qui aspire à devenir un héros protecteur des citoyens. Pourtant, c'est son compagnon d'armes Nicodème qui a attiré l'attention de la divinité de l'ombre et des trépassés. Pour quel résultat ? Une mort sur l'autel d'une gloire de pacotille. Car même animés de bonnes intentions, les dieux ont leurs propres soucis et leur part de secrets. Belphoron va faire de sa vengeance son fer de lance.
Oracle est une série (deuxième tome de la deuxième saison) qui, par l'intermédiaire du périple d'Homère, aède aveugle, et de Cydippe, victime de Zeus, met en scène des aventures de dieux et d'hommes. Le casting de Jean-Luc Istin, directeur de cette collection, fait mouche à nouveau. Le scénario de Patrice Lesparre se situe dans la tradition des pures tragédies grecques. Prenante de bout en bout, l'intrigue parvient non seulement à captiver, mais aussi à surprendre grâce à des rebondissements dramatiques et une tournure des événements plutôt inattendue dans ce registre. L'empathie s'installe sans peine grâce aux personnages secondaires hauts en couleurs et à la personnalité attachante de Belphoron, tiraillé entre son cœur de mari et son honneur d'ami. La gente divine ne déçoit pas non plus, tantôt odieuse, tantôt bienveillante, mais toujours flamboyante.
Le dessinateur Fabio d’Auria, habitué des comics, possède un style réaliste, classique et efficace. Riche en détails et juste ce qu'il faut d'effets de lumière, ce graphisme s'avère cependant inégal dans le rendu des visages : excellent en gros plan, plus maladroit à distance, mais sa partition reste tout à fait honorable. En dépit d'un découpage formel, il se démontre à l'aise dans tous les formats et le résultat est expressif et rythmé.
Depuis la nuit des temps, les êtres se déchirent pour les mêmes raisons, les mêmes motifs. Laissez-vous emporter, souffrez et achevez vous en relisant les précédentes aventures de l'un des tous premiers poètes.
Lesparre, qui a écrit le meilleur album de la série (Le Malformé) revient avec une deuxième participation au monde d'Oracle. J'avais espoir. Malheureusement, j'ai été déçu.
Les mêmes défauts que j'avais relevés dans le tome 4 sont encore bien présents, inhérents au style d'écriture de Lesparre, j'imagine. Les personnages explicitent beaucoup trop leurs pensées de manière bien peu naturelle, pour être sûr que le lecteur comprenne. Sinon, l'histoire est somme toute intéressante, mais le personnage d'Hécate en particulier ne m'a pas convaincu. De plus, quelle est cette idée de faire apparaître des vampires dans l'univers d'Oracle? Enfin, la fin est mal expliquée, même si on peut déduire (ou s'imaginer) que Xirès n'a pas raconté toute la vérité.
Le dessin est également l'un des plus piètres que l'on a vu jusqu'à maintenant.