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rance, 1557, la chasse aux hérétiques est ouverte. L’imprimeur Denis Favre a choisi le parti des huguenots. Son ami, Arnaud de Boissac, est curieux, mais n’est pas prêt à tout de suite tourner le dos à sa liturgie. La royauté compte bien s’opposer à l’expansion du protestantisme. Alors on emprisonne, on torture et on condamne au bûcher. Clandestinement, les fidèles qui délaissent cette pratique qui « a perverti la parole du Christ et les évangiles », continuent de lire Calvin et de se rencontrer discrètement en priant pour ne pas être dénoncés.
Le scénario de Philippe Richelle est au premier abord rébarbatif. De Saint-Quentin à Saint-Germain-en-Laye, en passant par Naples, l’album s’égare dans des considérations géopolitiques. La narration finit heureusement par se concentrer sur quelques acteurs. Le récit demeure celui de la guerre des religions, mais simplifiée puisque vue au travers du prisme d’une poignée d’individus.
Les décors de Pierre Wachs sont impeccables. Ils s’appuient de toute évidence sur une solide recherche documentaire qui se traduit par un grand souci du détail. Le dessin de certains personnages laisse malheureusement à désirer. Les bouches sont curieuses, semblables à un rictus, un peu comme sur une photo ratée ou encore, à l’opposé, elles sont complètement fermées alors que la personne parle. Les corps sont pour leur part souvent illustrés dans des postures étranges.
Au final, les auteurs proposent néanmoins une histoire convaincante et bien rythmée sur une période trouble du passé de l’Hexagone.
Les auteurs sont des passionnés d'histoire. Je le suis également mais j'ai globalement moins aimé cette période un peu trouble de l'histoire qui se concentre sur l'une des plus importantes guerres civiles qu'a connu notre pays entre les catholiques et les protestants.
L'action se situe sous le règne un peu méconnu d'Henri II en l'an 1557 soit 2 siècles avant la Révolution Française. On s'aperçoit que la Renaissance n'a pas été qu'un beau mouvement puisqu'elle s'est accompagnée de beaucoup de mort au nom de la religion avec la barbarie de la fameuse question. Cela rappelle étrangement quelque chose. Bref, notre société judéo-chrétienne a vécu également toutes ses transformations au prix du sang.
Le contexte historique est assez bien décrit mais le récit qui se concentre sur les mésaventures d'un gentilhomme qui est venu s'intéresser à la Réforme un peu par hasard me semble un peu cousu de fil blanc. Par ailleurs, j'ai toujours du mal avec le dessin de Pierre Wachs où j'ai une curieuse impression de personnages figés. Il manque le dynamisme du trait. Pour le reste, c'est correct.
Je ne comprends pas le peu d'écho rencontré par cet album. Le dessin est très bon, le scénario est solide, documenté et surtout très clair (ce qui est loin d'être toujours le cas). Comme en plus, il permet de (re)découvrir une période (très dure) de notre histoire, je me permets de le recommander chaudement !