C
'est un grand jour pour les égyptiens : Hatchepsout et son demi-frère Séthi se marient ! Celui-ci prend alors le nom de son père, Thoutmosis II, et devient pharaon à son tour. Mais il ne faut pas s'y tromper, sous des apparences de couple parfaitement assorti, les tensions sont latentes. L'ego du nouveau souverain n'a d'égal que l'envie de son épouse de dépasser ce rôle de jolie potiche qu'on lui inflige. Elle passera de l'affrontement à la séduction pour mieux faire son chemin, avec pour but de passer de l'ombre à la lumière et de devenir la grande reine de l'une des civilisations les plus puissantes.
Les mangas à base historique ont le vent en poupe depuis quelques temps. Après Caesar, Pline, Hannibal ou encore Marie-Antoinette, c'est au tour d'Hatchepsout, troisième femme à devenir pharaonne, de prendre vie sous la plume d'un mangaka. Chie Inudoh réalise dans ce premier épisode un mélange équilibré entre Histoire et fiction. Le récit alterne passé et présent, dévoilant l'enfance et les relations avec son futur époux, déjà entachées de compétition. S'appuyant sur une solide documentation, elle insuffle beaucoup de cohérence dans ses personnages et leur contexte. Le caractère de l'héroïne est bien développé. Dotée de charisme, d'intelligence et d'une volonté sans faille, la jeune femme s'attache rapidement la sympathie du lecteur qui souhaite connaître la suite de ce destin hors du commun, surtout à cette époque. Le côté didactique est subtil, les informations sont livrées au fur et à mesure de façon à éviter un aspect rébarbatif.
Le graphisme reste dans la veine des shonen : de la modernité, de la rondeur et du détail, notamment dans les costumes et les coiffures. Il n'échappe cependant pas à la caricature par moment, accordant une plastique parfaite aux personnages (abdominaux de culturiste, formes féminines généreuses) et des mimiques humoristiques exagérées. Ce choix de traitement attirera le jeune lectorat, qui trouvera là l'occasion d'apprendre tout en se distrayant.
Un ouvrage tout public, à la fois sérieux et léger, qui a le mérite de mettre en valeur une figure emblématique méconnue de l'Antiquité. Avant Cléopâtre, il y a eu Hatchepsout, sachez-le !
J’ai beaucoup aimé ce manga historique qui nous plonge au début de la dynastie des premiers pharaons qui ont réglé sur une civilisation fascinante à savoir l’Egypte. Il nous est conté le récit de la première grande reine qui a dû se battre farouchement pour gagner sa place. Selon les égyptologues, elle est la première femme dont l’histoire va retenir le nom alors que l’époque n’était guère à la consécration de la féminité au niveau du pouvoir.
On est tout de suite plongé au cœur de ce récit avec ce mariage forcé entre demi-frère et demi-sœur. Il est vrai que Thoutmosis II n’était pas fait pour régner sur l’Egypte. Sa cruauté n’avait guère de limites. Il faudra une reine pas comme les autres pour arrêter toutes ces exactions et ainsi protéger son peuple.
J’ai beaucoup aimé le dessin qui souligne la beauté de l’Egypte antique mais également de cette reine au visage sublime. Il y a également la richesse du décor qui concourt à une lecture fort agréable.
J’avais peur d’un caractère enfantin de l’œuvre car classée par ma grande médiathèque comme œuvre de jeunesse. Ce n’est pas vraiment le cas à moins de considérer le fait qu’un homme se fasse dévorer tout cru par un lion comme quelque chose destiné à la jeunesse. Une erreur de mauvais goût sans doute.
Nous avons là un manga très réussi sur un sujet qui a été très peu exploité jusqu’ici. Cette période de l’Histoire est tout simplement fascinante. Bref, il n’y avait pas que Cléopâtre ! On découvre un pan un peu méconnue de l’histoire de l’Egypte ancienne et c’est pour notre plus grand plaisir.