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epuis leur escapade à Fantastica, les Chanois ont repris leur petit train-train entre travail, cours et chamaillerie. Et tandis que Charles se débat avec l'assurance pour récupérer de quoi reconstruire leur cabane, Sarah découvre ses capacités grâce aux cristaux et à la mystérieuse statuette qu'elle a rapportée en cachette. Malheureusement pour la jeune fille, ses dons semblent attirer les convoitises et elle ne tarde pas à être enlevée par un groupe d'enfants de l'autre monde. Alors que Danielle, Charles et Léo cherchent un moyen de se porter à son secours, ils sont bientôt rejoints par Vladimir, le père de l'adolescente, qui semble en savoir beaucoup sur Fantastica et ses dangers.
Après un tome introductif mené tambour battant, les aventures entre mondes réel et surnaturel de la petite famille reprennent avec Les orphelins de Targas. Cette fois, Lylian, même s'il ne peut faire l'économie de certaines ellipses, imprime un rythme moins enlevé, plus propice au développement de ses personnages et de leur psychologie. Ainsi, l'identification devient plus aisée, notamment par la mise en avant de petits riens dans lesquels chacun peut se retrouver : conflit avec les parents, envie d'émancipation des enfants, tracas financiers. Mais l'intrigue imaginée par le scénariste de La Quête d'Ewilan maintient sa bipartie et, en plus de cet ancrage dans le quotidien, n'oublie pas sa composante fantastique. Sarah, qui incarne parfaitement cette dichotomie, apparaît comme la véritable héroïne : son courage, son sens des responsabilité d'une part, sa maladresse, ses cachoteries d'autre part en font un personnage positif que ses aspérités ne rendent ni lisse ni fade. Parallèlement, l'arrivée au premier plan de son père est un parfait prétexte à l'introduction - peut-être un peu maladroite - de notions écologiques qui ouvrent de nombreuses possibilités de rebond, autant que certaines révélations sur d'autres membres de cette drôle de famille.
Dans la droite lignée de ce qu'il avait produit dans le premier tome, Paul Drouin livre un travail conséquent. Dynamique, son trait fait la part belle aux grandes compostions où les décors sont variés et les cadrages bien pensés. Proposant des cases peu avares de détails qu'il parsème à loisir de bruitage et d'onomatopées, il reprend ses personnages aux grands yeux pour mettre en avant leurs expressions. Soutenu dans sa tâche par le très bon travail de Lorien aux couleurs, le dessinateur continue d'affirmer son style nourri de ses multiples expériences (illustrations jeunesse, jeux vidéos) qui tire vers l'animation.
Fraîcheur, aventures et magie sont une nouvelle fois les ingrédients d'une histoire plaisante et fun. Et même si certains enchaînements restent rapides, La famille fantastique s'installe un peu plus comme une série conviviale à l'univers foisonnant et mystérieux dont il tarde de découvrir l'ensemble des recoins.
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