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lorence, 1407. Cosme de Medicis est le fils d’un puissant banquier. Son avenir est tout tracé : continuer d’amasser les richesses, laissant le pouvoir et la lumière aux nobles. Toutefois, le jeune homme aspire à bien plus. Il veut contrôler sa cité et, plus que tout, inscrire le nom de sa famille dans l’Histoire. Il ne sera jamais un conquérant obtenant la reconnaissance par l’épée et le sang. Alors, il va lui falloir profiter de toutes les opportunités que lui offrent cette ère de changements.
Loin des récits épiques auxquels il est fortement associé, Olivier Péru se lance dans une saga, celle des de Medicis, où batailles et exploits martiaux sont absents. Au cœur de cette époque qui sera nommée plus tard Renaissance, les conquêtes ne se font pas que par les armées. Les luttes souterraines faites d’habilité politique et de clientélisme n’en sont pas moins âpres et destructrices. Ainsi, malgré l’absence de spectacle guerrier, le scénariste rend son propos intéressant, maintenant toujours rythme et tension, parvenant habilement à éclairer le lecteur sur la psychologie de son personnage et à en exposer clairement les visées et les agissements, telle la description d’un plan de bataille ou de celui du casse de l’année. Il met en valeur un homme fascinant, érudit, grand stratège politique et mécène puissant, tant par intérêt que par plaisir personnel.
La découverte de cette grande figure du passé s’effectue à travers les planches très agréables de Giovanni Lorusso. Son trait réaliste est très abordable mais ne manque pas de caractère. L’expressivité des protagonistes est bien présente et toujours appuyée par de judicieux cadrages. Mais, c’est le soin apporté aux décors, que ce soit les ensembles architecturaux, les tenues ou les intérieurs des riches palais, qui impressionne le plus. Ce travail pour donner vie aux atmosphères de cette ville toscane bénéficie pleinement de l’excellente colorisation d’Elodie Jacquemoire.
Un premier tome très soigné qui sait toujours rester vivant pour mieux divertir et instruire.
J’ai trouvé très originale la manière dont est appréhendée le récit de cette histoire. En effet, elle est narrée par la ville elle-même ce qui n’est guère commun.
Nous assistons à une très intéressante lutte de pouvoir, entre Rinaldo degli Albizzi et Cosme de Médicis, où s’affrontent la force et la ruse.
Cosme va construire peu à peu sa richesse et sa popularité auprès des florentins. Très cultivé, il va chercher l’inspiration dans des écrits anciens et tisser une toile de malignité où l’avidité de tout un chacun va se faire capturer. C’est d’ailleurs cette cupidité, dont Cosme tire les ficelles, qui fera sombrer la famille Albizzi. La ville de Florence va alors changer de mains et se livrer toute entière aux Médicis.
Olivier Peru nous raconte la vie de Cosme en étant passionnant de bout en bout bien aidé par le très bon dessin de Giovanni Lorusso. Cela fait de cet album une très bonne entrée en matière pour cette série dédiée aux Médicis.
La vie des Medicis méritait bien sa série... Et bien le rendu est vraiment top pour ce premier tome. Visuellement splendide, l'histoire l'est tout autant. Pas de temps mort, Olivier Peru et Lorusso font également fort pour le recit et retranscrive superbement et simplement le destin du batisseur de Florence. Un appel au voyage.