L
a déclaration de François Colcombet, magistrat de la République, fait l'effet d’une bombe : le dernier hold-up à Strasbourg aurait été entrepris à des fins politiques. Au même moment, François Renaud écourte un week-end en amoureux pour s’occuper des interrogatoires de nombreux suspects arrêtés pendant son absence. Sans flagrant délit pour les garder plus longtemps, le juge cherche à les faire avouer pendant leur garde à vue, tandis que les têtes pensantes du gang préparent une contre-attaque.
Avec Chronique d’une mort annoncée, Olivier Berlion clôt une ambitieuse série entre polar et documentaire. Il maintient l’intérêt tout du long, grâce à une tension et un rythme plus soutenus que dans les tomes précédents. À la fois divertissant et instructif, le scénario reste didactique et ce, malgré une importante densité d’informations. L’auteur, en n’utilisant finalement que peu de personnages-clés pour incarner les différentes parties en présence, propose une histoire fluide et lisible. Le graphisme réaliste abonde dans ce sens et permet de bien distinguer les acteurs pour simplifier la compréhension.
Alternant entre les fonctions et la vie privée de celui qu’on surnommait « Le Shérif », Le juge, la République assassinée rend attachant cet homme de loi atypique. Grandement aidé par un dessin rigoureux et maîtrisé, l’histoire peint le portrait intimiste de cet individu intègre, qui réalise au fur et à mesure les conséquences probables de ses actions. Grâce à un important travail de recherche, Olivier Berlion donne au lecteur l’impression d’en savoir plus, non seulement sur ce meurtre, toujours non résolu, mais aussi sur les différents protagonistes.
Exemple réussi d’info-divertissement, ce dernier tome d’une trilogie sur le premier assassinat d’un magistrat depuis l'Occupation, impressionne. Par sa fluidité et sa justesse graphique, il jongle entre véracité historique et thriller pour proposer une vue originale sur cette affaire passionnante.
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