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’Histoire est surtout celle de ceux qui l’écrivent. Derrière LA vérité officielle, il est toujours possible de rêver que les choses ne se sont pas tout à fait passées ainsi…
Avec La fin des Romanov et Tuez-les tous, Benoît Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux imaginent une autre destinée aux Romanov. Avec Terre promise, ils achèvent ce récit romantique et tragique à l’image de l’âme slave. Hors des ornières de l’Histoire, ce dernier volet du triptyque est l’occasion de grandes envolées dont la sobriété tient pour autant à leur brièveté que dans la manière de les traiter graphiquement. Structuré en séquences d’une à quatre planches, rarement plus, cet ultime album permet de refermer toutes les portes et, dans une mise en abyme, de clôturer cette fiction romanesque à travers une Europe en proie aux soubresauts de la révolution russe.
Kamarades possède la saveur surannée de ces romances dont la grandeur des sentiments finit par triompher des drames les plus sourds. Sur ce registre, le dessin épuré et la mise en lumière de Mayalen Goust sont d’une belle efficacité. Préférant suggérer plutôt que montrer, la simplicité et la fluidité de son trait soulignent sans fioriture inutile l’expressivité d’un visage, la puissance d’une situation, l’ambiance propre aux lieux...
« Tout est permis, même l’invraisemblable, pourvu qu’il soit crédible… » est-il dit quelque part. Il est vrai que lorsque cela est fait avec la manière, il serait mal venu de bouder son plaisir.
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