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e plus en plus à l'aise à Trollbourg, Hilda ne peut s'empêcher de venir en aide aux créatures qu'elle croise. Mais le temps qu'elle passe à courir dans tous les sens et ses petits mensonges commencent à éveiller les soupçons de sa maman. Même Tontu, leur Nisse, se montre de moins en moins enclin à l'encourager ! Malgré les avertissements, la petite continue ses écarts et atterrit dans la forêt de pierres, mais pas seule...
Une jeune fille intrépide aux cheveux bleus, de la magie, des trolls, des mystères, voilà pour le microcosme coloré d'Hilda. Vivant seule avec sa mère - d'abord à la campagne, puis à Trollbourg, une petite ville, - elle partage son temps entre Frida sa copine, Brindille son adorable animal domestique (mi-chien mi-rêne) et ses aventures incroyables. Initialement éditée chez Nobrow et reprise par Casterman en 2014, cette série revient pour cette cinquième parution. Créé par Luke Pearson, cet endroit étrange inspiré de contes et légendes (nordiques pour l'essentiel, mais pas seulement) est d'une poésie incroyable. Il faut savoir que même si le monde qui entoure les personnages est à l'image des couleurs utilisées - douces et variées - il est plein de mystère. Attachante, son héroïne n'a jamais la frousse, d'ailleurs pourquoi le devrait-elle puisque aucun des monstres qu'elle côtoie ne lui veut de mal ? En effet, les situations sont toutes dues à de l'incompréhension et les peurs suscitées par des images véhiculées par ignorance. L'auteur puise dans ses souvenirs d'enfance pour nourrir l'univers qu'il développe : angoisse face à l'inconnu, objets qui disparaissent derrière le canapé ou sous le lit, drôles de lumières aperçues par la fenêtre etc... Tout est prétexte à imaginer l'invisible, l'incompréhensible, l'inexpliqué. Avec son aplomb et son courage, mais surtout son sens aiguisé de l'entraide, la petite démystifie avec bienveillance et intelligence tout ce qui effraie à cet âge et découvre des êtres tous plus attachants les uns que les autres.
S'il s'inscrit dans cette continuité, La forêt de Pierres marque une rupture avec les quatre épisodes précédents. Dès les premières planches, le ton est donné, Hilda n'arrête pas, saute, court, vole... Cette frénésie introductive est soutenue par un découpage très inventif mêlé à un dessin (en constante évolution depuis les débuts) plein de dynamisme qui s'affranchit des marges au besoin. De même, pour s'éviter de tomber dans une routine narrative, l'articulation de prédilection est oubliée. Exit l'attente patiente de la mère loin de se douter des épreuves que sa fille surmonte. À force de cacher ses escapades, la fillette nourrit les craintes et entretient les doutes maternels. L'occasion est belle pour faire voler en éclats le schéma actrice-spectatrice et le muer en duo complice. Ce choix a cela d'astucieux qu'il permet à chacune de découvrir l'autre sous un jour nouveau (en plus de présenter pas mal d’anciennes connaissances à maman). Et comme l'artiste britannique a décidé d'aller au bout de son choix, il laisse ses lecteurs dans l'expectative en concluant son album par un "à suivre" jusqu'alors inédit où Hilda est dans une situation... surprenante qui soulève plein de questions !
Au moment où Luke Pearson annonce l'arrivée de son bébé en dessin animé sur Netflix pour 2018, il renouvelle la forme de sa bande dessinée tout en maintenant ce mélange de fantastique, de plaisir et d'intelligence qui fait la marque de fabrique et le charme d'Hilda. Une série que les parents adorent emprunter à leur enfants !
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