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aître Lin a sonné le début de l'épreuve pour passer en seconde année. Les « Rats » comme le directeur les nomment doivent survivre pendant une semaine s'ils veulent pouvoir être reconnus, à vie, et accéder eux aussi à l'année supérieure de cette école particulière. Pour Marcus, c'est autant l'heure des choix que celle de régler les comptes et l'addition est salée. Accompagné de Petra et Billy, il va tenter de survivre même si pour cela il doit tuer d'anciens amis... la chasse est ouverte. Parallèlement, Shabnam, son compagnon de chambre, avance ses pions pour rallier à lui les autres élèves. Son but ? Finir major de la promo devant Saya et Viktor, en récoltant le plus de points grâce aux meurtres de ceux qui ne sont pas « de bonne lignée ». La purge commence...
Le train-train « bandes rivales-tueries-amourettes » vers lequel semblait se diriger les créateurs est à oublier. Le tournant initié en fin de tome 3 est ici entériné et l'intrigue (toujours aussi sanglante) s'offre une accélération bienvenue. Trahisons, vengeance, tromperies, révélations et courses-poursuites sont ainsi au programme de ces quatre nouveaux épisodes. Le scénariste joue à plein la métaphore de la vie estudiantine et ses malaises existentiels, la difficulté à faire confiance, à trouver sa place dans un groupe - surtout lorsque l'on n'a pas les mêmes origines ethniques et sociales -, à s'ouvrir aux autres ou exprimer ses sentiments. Malgré l'invraisemblance de l'épreuve (une chasse à l'homme sans règle !), les questionnements tiennent debout et, à mesure que chaque protagoniste dévoile ses fêlures et ses doutes, leurs motivations prennent sens. En optant pour ces développements, l'auteur ouvre le champ des rebondissements avec une mise en avant de différents personnages et des retournements de situation inattendus qui maintiennent l'intérêt jusqu'à la dernière planche.
S'il existe des titres à l'identité visuelle aussi forte que clivante, assurément Deadly Class est de ceux-là. Craig Wes (dessins), Lee Loughridge et Dustin Boyd (couleurs respectivement tomes 1, 2, 3 et tome 3) sont parvenus, en trois albums, à imposer un style reconnaissable entre mille : flashy, inventif, faisant la part belle aux combats. Et la quatrième parution, Die for me, avec l'arrivée de Jordan Loyd à la colorisation, ne déroge pas à la règle. Une nouvelle fois dynamique et jamais monotone, le coupage colle parfaitement au rythme effréné imprimé par Rick Remember. Cette sensation d'urgence est encore accentuée par un trait sec et nerveux qui sied à merveille aux nombreux affrontements. Mais le dessinateur ne joue pas seulement sur le registre de la vitesse, il réussit lors des scènes plus intimistes et des flash-back, à varier les ambiances avec talent tout en maintenant une lisibilité constante.
Continuant sur la lancée des précédents et affirmant un peu plus le style de la série, Die for me ne se cantonne pas pour autant à rejouer la même partition. La fin de l'année a sonné et avec elle, l'heure des changements et de la bataille la plus importante pour Marcus et sa bande est venue. Entre coup de couteau et coup de cœur, les ados grandissent et se lâchent tandis que le plaisir reste intact.
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