L
ycéenne, Manaka travaille après les cours afin de soutenir financièrement sa famille. Quand elle découvre que son père s’est endetté pour acquérir des cartes de Wizard’s Soul, elle est prête à tout pour effacer l’ardoise. La solution ? Remporter le prochain tournoi de ce jeu à la mode et l’argent qui ira avec. Mais l’inscription n’est possible qu’en ayant un certain nombre de points qui lui font défaut, vu son faible niveau. Manaka tente alors un hold-up sur ceux d’Eita, le camarade de classe dont elle est secrètement amoureuse, en le provoquant en duel. Victorieuse, la route de la compétition s’ouvre pour elle. Ce sera un parcours semé d’embûches, d’adversaires retors et d’inimitiés nées de sa façon très particulière de jouer.
Force est de reconnaître que le manga touche à tout et sait rendre passionnante la plus anecdotique des occupations. Les jeux de cartes n’y échappent pas et ont été les éléments clés d’incontournables comme Card Captor Sakura ou encore Yu-Gi-Oh ! Plus récemment, les adolescentes découvrent depuis 2013 les subtilités du « hyakunin isshu karuta », un jeu traditionnel japonais dans Chihayafuru, un shojô publié par Pika. Aki Eda vient donc apporter sa pierre à l’édifice avec Wizard’s Soul, série terminée en quatre tomes qui paraît chez Doki Doki depuis le mois d’octobre 2016.
« Deck », « main », « tour », ces termes familiers des ludocartophiles peuplent les dialogues des deux premiers volets et sont vite intégrés par le lecteur, aficionado ou non, qui se laisse porter par le rythme des parties qui s'enchaînent. Chaque duel est d’ailleurs l’occasion de révéler de nouvelles figures avec leurs pouvoirs, ce en plus des personnages croisés par Manaka. Cependant, bien que l’auteur esquisse certaines stratégies des compétiteurs, rien n’est vraiment approfondi quant aux valeurs des différentes cartes ; le principal intérêt de la confrontation ludique s’en trouve ainsi tronqué, tandis que l’impression de répétition d’un combat à l’autre devient prégnante au fil des rencontres. Il est également dommage que la romance amorcée avec Eita demeure en suspens pour le moment. Restent alors comme points positifs les souvenirs de l’héroïne concernant son apprentissage du jeu auprès de sa mère et l’humour qui sous-tend le récit. Cela joint au dessin de bonne facture et expressif suffit à ne pas décrocher.
Wizard's Soul se lit sans déplaisir, mais ne parvient pas à enthousiasmer franchement.
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