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t si les pop stars étaient des divinités, redescendues sur Terre pour deux ans ? C’est l’expérience que va vivre Laura, fan absolue de la chanteuse Luci. À l’un de ses concerts, elle perd connaissance et reprend ses esprits auprès de son idole. Celle-ci l’introduit dans le sérail de ces créatures du Panthéon qui s’interrogent sur cette épreuve qui leur est imposée. Pour l’adolescente, c’est un rêve qui devient réalité. Jusqu’au moment où deux snipers prennent l’assemblée pour cible et que Luci, d’un claquement des doigts, leur explose littéralement la tête. Alors tout vire au cauchemar.
Kieron Gillen (Phonogram, X-Men, Thor, Iron Man ou Young Avengers) part d’une idée originale et porteuse. De celle-ci, il tire des règlements de compte entre dieux et déesses et joutes verbales avec une journaliste spécialisée dans les mythes et légendes. Les dialogues ont beau être soignés et accrocheurs, ils servent une histoire qui ne tient pas debout. Chaque chapitre voit apparaître son nouveau super héros, sorti on ne sait d’où, poursuivant un but non exprimé. On se tue, on se décapite, on se ressuscite sous les yeux de la jeune candide, sans lien entre les scènes, en l’absence d’un sens global. Le récit ne dispose pas de véritable rythme, certains passages sont ennuyeux et les rôles ne sont pas bien définis.
Le dessin de Jamie McKelvie (Phonogram et de multiples contributions aux aventures de l’écurie Marvel) remplit sa mission, sans transporter pour autant. Le graphisme est classique ; la mise en couleurs opte pour le rendu glacé. Certaines pages ou séquences sont réussies et impressionnent mais souffrent invariablement de n’être pas rattachées à un fil narratif.
The Wicked + The Divine démontre que traiter une idée simple avec complexité ne donne que confusion et déception. Il s’agit là d’un premier volume (Faust départ – on appréciera la subtilité et l'à-propos du jeu de mots). Le second devra remettre de l’ordre dans tout cela, sous peine de ne séduire aucun public.
C'est un véritable phénomène critique et public aux US et parmi les meilleures ventes de comics indépendants aux States derrière The Walking Dead et Saga: ce n'est pas rien ! Elle a d'ailleurs été élue meilleure série aux British Awards 2014 et a été nommée plusieurs fois aux Eisner Awards 2015. Pour courroner le tout, elle va être prochainement adaptée en série TV.
Créé par Kieron Gillen et Jamie McKelvie, le duo à l’origine du plébiscité Young Avengers, ce comics dopé à la pop-culture est garanti 100% génération « Y » : pour les gens qui aiment autant Bowie que Batman. Malheureusement, je n'aime pas Bowie et son univers ainsi que ce comics trop underground et bizarre sur des Dieux qui se réincarnent dans le corps de jeunes adultes tous les 90 ans en étant charismatiques et brillants. On croisera Baal, Minerve, Amateratsu ou encore Lucifer, entre autres.
Il y a un aspect pop star mêlé à de la mythologie. L'ensemble ne fait pas bon ménage. c'est bien dessinée mais c'est imbuvable en ce qui me concerne. C'est loin d'être captivant, la faute à un rythme particulièrement lent.
Ce titre a fait un buzz du tonnerre lors de ça sortie, et ça continue... C'est donc naturellement que je m'y suis intéressé.
Bilan après lecture : il y a du bon et du moins bon, mais rien de transcendant. Pour le scénario, c'est original et bien construit. L'histoire est moderne et bien calée dans l'époque actuelle. C'est, à l'image des personnages, très rock. On retrouve dans les personnages un peu de toutes les rockstars ou popstars d'hier et d'aujourd'hui. Il y en a pour tout le monde ! De Bowie à Daft Punk !
Je trouve, hélas, qu'il manque un point de vue à cette histoire : on ne perçoit pas ce que pense les gens de cette histoire car elle est médiatisée. La télévision est omniprésente mais ses spectateurs muets. L'action est focalisée sur le groupe des personnages principaux mais elle a des impacts sur le monde entier. Et le lecteur ne perçoit rien ou presque des éventuelles réactions. C'est dommage...
Les graphismes sont propres, trop selon moi. Le dessin de McKelvie est très beau mais les accents "ligne claire" ne collent pas à cette histoire. Il manque peut-être une touche plus trash ou plus folle. Les couleurs sont hyper travaillées et peaufinent le contraste entre le paraître des rockstars et la trame plus profonde de l'histoire.
Au final, je ne remet pas en cause la qualité de cet album, mais plutôt tout le buzz que l'on a fait autour. C'est un album de qualité mais pas l'album de l'année non plus. Je me suis ennuyé, un peu. Je ne suis sûrement pas assez rock dans l'âme ;-)