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Méta-Baron 3. Orne-8 le Techno-Cardinal

08/12/2016 19000 visiteurs 7.0/10 (2 notes)

L es techno-émissaires de Marmola se présentent en tremblotant devant le techno-pape. En effet, ils doivent lui annoncer que les réserves d'épyphite sont épuisées. L'épyphite ! Ce fabuleux et mystérieux carburant qui fait la richesse et la puissance de l'empire ! Pour trouver l'origine de cette catastrophe, l'Ordre dépêche Orne-8, un Techno-Cardinal très ambitieux et fort apprécié de Sa Sainteté. Dans le même temps, le Méta-Baron, en proie aux doutes sur son avenir décide de retrouver sa mortalité et de jouir des plaisirs de la vie : fini les combats et les morts ! Au cours de l'enquête, les deux caractères forts vont se rencontrer. Pour quelles conséquences ?

Après un premier diptyque plutôt classique dans son intrigue, mais dans le prolongement de la série-mère, Jerry Frissen ouvre ce second cycle de la reprise de la saga intergalactique. L'accent est mis sur un personnage inattendu relativement intéressant et plein de surprises, Orne-8. Les ingrédients favoris d'Alejandro Jodorowsky sont présents : cruauté, égocentrisme, folie, violence mais aussi (et cela est nouveau par rapport aux deux précédents ouvrages), du romantisme, de la vulnérabilité, du sentiment. Et cela fait du bien car l'Humanité n'est peut-être pas perdue finalement. De frais rebondissements attisent le plaisir du lecteur qui conserve, en plus, la satisfaction de ne pas être dépaysé.

Au dessin, Niko Henrichon (Pride of Bagdad, Noé) reprend le flambeau. Son style est différent de celui de Valentin Sécher : moins réaliste et plus doux, moins froid grâce aux couleurs bien adaptées à l'ambiance recherchée, plus sensuelle. L'aspect technologique fait place à davantage de poésie mais ce contraste s'inscrit naturellement dans la continuité.

La personnalité du Méta-Baron qui se fissure face à des protagonistes prometteurs et des enjeux universels menaçant la sécurité des planètes : voilà de quoi mettre l'eau à la bouche pour le prochain épisode.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Méta-Baron
3. Orne-8 le Techno-Cardinal

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L'avis des visiteurs

    Shaddam4 Le 07/12/2018 à 13:32:38

    Du premier cycle de cette nouvelle saga ressortait l'incroyable dessin de Valentin Sécher et une intrigue sympa qui laissait le grand héros galactique un peu de côté. Je craignais beaucoup le changement de dessinateur, l'écart entre Henrichon et Sécher étant assez rude.

    L'univers est en fin de course, les galaxies entrent en collision, montrant à l'humanité son destin. Le nouvel empire Techno-Techno refuse de voir arriver la fin, aveuglé par sa quête de l'Epiphyte, substance primordiale qui daterait d'avant la Création... Alors que le Méta-Baron accepte avec son nihilisme habituel le sort de l'univers, un étrange néo-cardinal est envoyé en mission secrète pour éliminer l’adversaire du Techno-Pape. Mais la rencontre entre les deux personnages ne va pas se dérouler comme prévu...

    Je dois dire qu'encore une fois je suis agréablement surpris par le traitement du scénariste Jerry Frissen qui parvient à développer l'intrigue générale en se raccrochant à la genèse de la Caste des Méta-Barons (jusqu'à reprendre des scènes entières redessinées par Henrichon) pour développer l'intrigue dans un univers connu mais vers un horizon à la fois logique et intéressant. Il est toujours risqué de faire évoluer un personnage aussi iconique et monolithique que le Méta-Baron et je dois dire que Frissen a le grand mérite de ne pas ressentir l'ombre du créateur et d'agir avec une grande liberté en même temps qu'une bonne connaissance de ce monde. Si le scénario se trouve débarrassé des tics de Jodorowsky (cela apporte un soupçon de subtilité), il reste très cohérent avec les personnages de cet univers immonde. Ainsi lorsque le Méta-Baron décide de renoncer à sa semi-immortalité et succombe aux plaisirs de la chaire le fait est accepté simplement par le lecteur comme une thématique crédible. La violence du premier cycle s'estompe pour plus de sensualité, bien que les dessins d'Henrichon ne s'y prêtent guère.

    Le dessinateur canadien (qui avait produit l'excellent Pride of Bagdad) rends une partition très correcte, plutôt réussie pour ce qui concerne les décors, vaisseaux et environnements spatiaux (qui sont une part importante de cet univers visuel), moins pour les personnages. Là où Sécher excellait justement dans ces visages très expressifs où chaque personnage était très caractérisé, son successeur est moins à l'aise et doit "habiller" ces derniers pour les distinguer. Il n'y a pas grand chose à reprocher au dessinateur qui rends deux albums très sérieux... simplement son style est relativement banal et ne permet pas de hisser ce Space-Opera là où il pourrait être.

    Ce que j'ai apprécié dans ce cycle c'est une réelle ouverture par rapport à un premier diptyque qui se contentait de proposer simplement un nouvel adversaire au Méta-guerrier. Le thème de l'amour parcourt tout le cycle de la Caste et nécessitait de revenir habiter l'univers du Méta-Baron. Le thème de l'Epiphyte également est développé, renforçant le lien déjà très fort entre le monde du Méta-Baron et Dune (et son Epice). Si le premier tome est un peu poussif, le second est très réussi en révélant de nouveaux personnages et en rendant intelligemment le héros de nouveau vulnérable, permettant de développer un "drama". Un changement dans la linéarité, un adversaire efficace, un héros vulnérable, une perspective énorme à l'échelle galactique, tout est réuni pour relancer la machine du Méta-Baron. Le format en trois cycles de deux tomes est parfait pour conclure cet univers, en espérant que l'éditeur sache refermer définitivement la saga du personnage en résistant aux sirènes des lecteurs et de l'argent.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/12/07/meta-baron-cycle-2