E
n 1997, Laurent Vicomte signait le premier épisode de Sasmira, lequel a reçu un très bel accueil critique et populaire. Les aventures de Stanislas et Bertille, un jeune couple projeté en 1908 dans un château auvergnat étaient fascinantes. Les protagonistes (et les lecteurs) ne comprenaient pas trop quelle direction allait prendre cette histoire pleine de promesses.
Les amateurs ont dû attendre jusqu’en 2011 pour découvrir la suite. Alors que le premier épisode était né sous le signe du mystère, le suivant propose des clefs… plutôt décevantes. Le passage dans le temps se justifie par une légende venue du pays des pyramides. La traversée est cruelle pour la jeune femme qui vieillit prématurément, son copain est pour sa part attiré par Sasmira, une princesse égyptienne âgée de plus de 4.200 ans.
Dans Rien, les explications sur les origines de la Nord-Africaine et sur l’étrange périple des deux Parisiens se font plus précises. La première est victime du courroux d’un prêtre à qui elle s’est refusée. Pour se venger, il la condamne à l’immortalité. Un seul antidote : faire l’amour avec lui, ou du moins avec la personne possédant une bague au motif de scarabée. Il lui en remet une et garde l’autre. Le héros a hérité d’un de ces bijoux ; trompera-t-il sa jolie Bertille ? Peut-être le fera-t-il pour lui rendre sa jeunesse ? C'est à suivre.
Dans ce plus récent chapitre de la saga, l’aficionado obtient de nouvelles réponses. En fait, elles sont pratiquement toutes données. Le rôle de chaque personnage est maintenant bien défini. L’articulation de l’action dans les différentes périodes est cohérente. Ce qui était tout d’abord une fresque amoureuse sur fond d’époques télescopées se transforme peu à peu en drame mystique.
Cette fois, c’est Anaïs Barnabé qui a la main sur la souris. Cette dernière a su se fondre dans l’univers de l’initiateur de la série. Il n’y a d’ailleurs rien à redire sur les personnages et les décors qui sont conformes à ceux d'origine. D’une case à l’autre, elle passe sans mal de l’atmosphère feutrée de la campagne française au tumulte entourant les tensions politiques dans un Empire tourmenté. Une rupture accentuée par un jeu chromatique : elle adopte généralement le pastel pour caractériser la cambrousse et le rouge ocre pour l’époque des pharaons. Cet incessant va-et-vient entre les millénaires, et le changement de teintes qu’il impose, crée cependant des pages qui souffrent d’un manque d’unité. Enfin, le résultat pâtit de la rigidité propre au travail réalisé à l’ordinateur, particulièrement la mise en couleurs.
Contrairement à ce que l’amateur croyait au départ, Sasmira doit être classé dans la section des bandes dessinées ésotériques.
On pourrait écrire des pages et des pages sur la création et la gestation de cette série, débutée, mon Dieu, en 1997. Trois albums en 20 ans!
La qualité du lecteur de "Sasmira" repose donc essentiellement sur la patience.
Trois albums et trois dessinateurs différents. A Laurent Vicomte,avec un dessin élégant, raffiné et minutieux, succède Claude Pellet, aux dessins sans fausse note et, à présent, Anaïs Bernabé.
Je dois avouer que son style tranche avec celui de ses prédécesseurs, et cela sans nul doute en raison des couleurs employées.
Je n'ai pas retrouvé le souci du détail,que Vicomte maitrisait à la perfection, (relisez "Virages" ouvrage de Daniel Maghen, consacré à Laurent Vicomte et vous comprendrez)dans le dessin d'Anaïs Bernabé.
Bien sûr, Bertille est toujours bien dessinée mais j'ai eu du mal à reconnaître Stan dans cet opus.
Je regrette un peu que le scénario donne une part trop belle à la période égyptienne, avec des explications un peu trop alambiquées.
Bref, la magie du premier album de Sasmira tend à s'estomper.
Fallait-il pour autant que "Sasmira" reste l'arlésienne de la bande dessinée?
On jugera lorsque la série sera, enfin, achevée.
Troisième épisode et troisième dessinateur, Anaïs Bernabé, dont le style s'éloigne un peu trop de celui de Laurent Vicomte. L'intrigue nous mène en Egypte sur les traces du passé de Sasmira. Un album intéressant mais le charme du premier opus n'est plus là.
Que ce 3è opus obtienne, en moyenne, la même note que le 1er me choque un peu.
Le scénario n'est pas en cause, mais le dessin n'a rien de comparable avec celui de Vicomte, enfin !
Alors, certes l'album a une meilleure consistance que le 2è qui était une vraie déception, passées les 1ères planches dessinées par Vicomte (et qui, du coup, portait bien son nom, "la fausse note" !), mais enfin, s'il n'y avait pas eu ce 1er album magique, la série n'aurait pas beaucoup d'intérêt aujourd'hui.
J'ai donc lu cet album en espérant que le 4è sera enfin du niveau du 1er, si le dessinateur (la dessinatrice, en l'occurence) reste et progresse.
Dommage, cette série méritait mieux.