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n pénitencier du Montana, 2007. Emprisonné pour un meurtre affreux qu’il revendique haut et fort, un homme subit une nouvelle expertise psychiatrique. Avant de le condamner, la justice veut savoir le pourquoi et le comment de ce crime. Sortant du mutisme pour la première fois – serait-il tombé sous le charme de son interlocutrice ? -, il se décide enfin à parler et commence à se raconter. Est-ce une manière d'être, une bonne fois pour toutes, seul face à ses actes ou cherche-t-il à semer le doute dans l’esprit de la jeune femme ?
Ayant fait ses classes en adaptant quelques géants du genre (Denis Lehanne, Douglas Kennedy, etc.), Christian de Metter a décidé de se mettre à son compte avec Nobody, un ambitieux polar psychologique prévu sur quatre tomes. Partageant la même structure que Blast, le scénario repose sur la confession du héros. Ce long retour en arrière plonge le lecteur dans les USA de la fin des années 60 au moment de la lutte pour les droits civiques et de la guerre du Vietnam. L’Amérique étant ce qu'elle est, une dose de théorie du complot complète le tableau. Si le scénariste exploite habilement et avec un certain bonheur la culture populaire et les stéréotypes de l'époque, il ressasse nombres d’éléments déjà vu et lu. Était-il vraiment nécessaire de ressortir une fois de plus le dossier Kennedy, par exemple ?
Graphiquement, le dessinateur prend le contre-pied de l’ambiance habituellement légère et acidulée du Flower Power en rendant une copie sombre, presque décolorée. Il s’agit d’une histoire de secrets, de dissimulations et de mensonges après tout. Fort de cette atmosphère lourde, il anime ses personnages avec beaucoup de conviction grâce à un trait parfaitement posé. Dans le même temps, l’habillage général, mélange savant de textures avec un encrage délicat qui n’oblitère pas complètement le crayon originel, permet de montrer avec succès doutes et fragilités intérieures. Le résultat est impressionnant de maîtrise.
Extrêmement documenté et adroitement réalisé, Nobody avance en terrain connu, sans-doute un peu trop pour véritablement surprendre. Espérons juste que la suite des événements empruntera des voies moins balisées.
Nobody est la dernière production de Christian De Metter (Shutter Island) et cela promet déjà. Il va décliner cette série en 4 épisodes pour nous retracer le parcours d'un homme de 57 ans, un solide barbu aux cheveux longs et aux tatouages sur tout le corps qui a été arrêté pour un crime qu'il s'accuse d'avoir commis.
On est tout de suite happé par ce personnage charismatique qui va en mettre plein la vue à une expert en psychologie. On pense tout de suite à la fameuse relation qu'il y avait dans le film oscarisé Le silence des agneaux. Cela intrigue fortement et notre auteur semble bien connaître tout ces classiques pour nous faire plonger. Que dire également de son graphisme toujours aussi séduisant car unique en son genre ?
Par la suite, cela prend une tout autre tournure plus proche de l'espionnage géopolitique que du thriller criminel. On sent que l'auteur a gardé ses cartouches pour les tomes suivants. Cependant, on ne peut pas dire qu'il n'a rien produit. C'est un véritable démarrage en trombe.
Excellent ! Une bd de très grande qualitée. Les dessins et la lumière son en parfaites adéquation avec l’histoire. La narration n’est pas en reste. De la première à la dernière pages vous êtes tenu en haleine dans une ambiance très cinématographique. Un conseil, il vous faut absolument procéder le tome 2 pour pouvoir enchaîner...