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ilo est en plein doute. Face aux assauts répétés de la Reine Noire et de son armée d'Épeires, la protection des puissances - les trois tantes, le sorcier et la mère de Milo - vacille et ne tiendra pas longtemps. Le jeune garçon doit se prendre en main et laisser ses pouvoirs s'exprimer pour sauver le village, retrouver les enfants capturés et aider le poisson d'or à survivre !
Pour la septième fois (trois tomes d'Alcyon et trois pour Le monde de Milo), Christophe Ferreira met en dessins le scénario de son compère. Toujours aussi lisible, son trait fin est autant à l'aise sur les visages et l'expressivité, les différents monstres et créatures que sur les décors. Pour les décors, justement, et la nature en particulier, l'influence d'Hayao Miyazaki est une nouvelle fois présente - ici tendance Nausicaä (les grosses bêbêtes affreuses) - et donne à l'environnement une place prépondérante dans l'histoire. Ce sentiment est d'ailleurs accentué par les grandes cases utilisées qui offrent assez d'espace aux paysages pour charmer totalement. Un découpage sobre et des couleurs douces où les ombres/lumières sont parfaitement gérées complètent le tableau.
Comme pour les trois premiers opus, Richard Marazano (Le complexe du chimpanzé, Yin et le dragon, Les trois fantômes de Tesla) parsème son récit de touches d'humour (le duo formé par le crapaud et le serpent vaut le détour) mais n'oublie pas pour autant l'aventure. L'identité de la Reine noire dévoilée et une partie des enfants sauvés, le danger n'en est pas pour autant écarté : il faudra que le jeune héros accepte sa condition et assume sont rôle pour enfin rétablir la paix. C'est cela le propos essentiel de cet album : la confiance en soi. Dépasser ses peurs pour révéler ses forces et répondre aux attentes. Avec l'amitié, le pardon, un peu d'adolescence aussi (Milo n'est plus vraiment un enfant mais pas encore un adulte) avec la prise de conscience des responsabilités qu'entraînent le rôle de leader. Les thèmes abordés sont nombreux mais le scénariste de S.A.M. les aborde avec élégance et un savoir-faire indéniable. Peut-être un peu moins adulte que le cycle précédent, l'intrigue n'en est pas moins intéressante et se suit avec plaisir.
Conclusion réussie du cycle La reine noire, ce quatrième tome installe un peu plus Le monde de Milo comme une série à l'ambiance envoûtante qui mérite amplement ses distinctions et nominations. Plus qu'à attendre un troisième diptyque narrant les prochaines aventures de Milo et Valia.
Déçu par ce cycle 2...
Les dessins sont toujours excellents et certains personnages font toujours sourire. Mais, l'histoire sent le réchauffer... c'est de la BD jeunesse et sur le tome 3 et 4 je l'ai trop ressenti...