C
onvaincu que sa cliente, Zeinab Zaïdi, ne lui dit pas tout, maître Léopold Sully-Darmon fait jouer ses relations pour en savoir plus. Les informations récoltées le décident à retourner en Irak pour tirer cela au clair avant le procès. Outre les dangers qui l'y guettent, le célèbre pénaliste devra également composer avec Poljak, le journaliste fouineur, bien déterminé à étaler au grand jour les secrets de la star des prétoires. Malgré la bienveillance de sa secrétaire, l'avocat semble avoir mis les pieds dans un drôle de jeu dont les implications risquent de rapidement le dépasser.
Le récit imaginé par Laurent Galandon et Frank Giroud prend de l'ampleur avec ce deuxième opus. LSD, mix entre Éric Dupond-Moretti (pour son nom composé et son goût des média) et Jacques Vergès (pour son passé mystérieux), apparaît cette fois moins lisse, moins monolithe - et donc plus passionnant. Les révélations, espérées voire attendues pour certaines, permettent d'épaissir sa personnalité, la rendant plus complexe tout en la mettant en perspective avec ses engagements. Plus d'aspérités donc, mais pas au détriment de l'intrigue centrale : le passé plus ou moins récent de l'Irak et les intérêts troubles que de riches groupes industriels occidentaux y posséd(ai)ent sont placés au cœur de ses découvertes. Les auteurs tissent ainsi une toile dont les ramifications laissent augurer de larges développements et de sérieuses répercutions sur l'affaire qui le préoccupe.
Malheureusement, ce que la série gagne en fond, elle le perd sur la forme. Si le trait de Frédéric Volante reste globalement de bonne facture tout au long des cinquante-deux planches, il s'avère moins précis sur les visages ou certains seconds plans et l'immersion s'en ressent. Le bon travail de Christophe Bouchard sur les couleurs, notamment les paysages, variés au cours de cette aventure, n'atténue qu'en partie cette sensation.
Installant une saga géo-politique intéressante, Nécessité fait loi, ne convainc pas totalement, même s'il gomme la plupart des défauts du premier tome. Il ne manque pourtant pas grand chose pour que cette enquête décolle et comble ainsi les attentes suscitées par le sujet.
Lire la chronique du tome 1 par O. Vrignon
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