A
vril 1643. Arpentant le pavé parisien avec vigueur, le prêtre Vincent soigne les âmes des brebis égarées. Le jeune Jérôme, qu'il héberge depuis maintenant un peu plus d'un an, perd la vie de façon violente. Sur son lit de mort, il divague et fait une révélation qui trouble l'homme d'église au point que «Monsieur Vincent», considérant qu'il n'a pas su lui éviter son sort, se met en quête de l'assassin : il priera pour le garçon et n'aura de repos qu'une fois la lumière sur cette tragédie faite.
S'émancipant de la biographie, Jean Dufaux propose de suivre le «saint des pauvres» dans une enquête personnelle : un de ses protégés est mort et il compte bien découvrir ce qui l'a conduit à cette fin. Embarqué dans ses pas, le lecteur découvre un homme aussi à l'aise face aux plus démunis dans les rues mal famées que devant les puissants dans leurs salons douillets. Cet abbé Pierre avant l'heure se révèle d'une incroyable charité et d'une foi infaillible : toujours mesuré, toujours calme, il désamorce toutes les situations avant même qu'elles ne se gâtent. Malheureusement, si ce personnage est charismatique et le cadre très bien rendu, l'intrigue tarde à passionner en oscillant entre reconstitution historique et jeu de piste. La fluidité du récit n'est pas en cause, mais le manque d'action ou d'obstacles dans la progression du héros, comme le peu de rebondissements, y sont certainement pour beaucoup.
Pour leur troisième collaboration, Martin Jamar est aux pinceaux et accompagne le scénariste. Dans son style réaliste, il peint un Paris du XVIIème siècle plus crédible que jamais : les cadrages sont variés, les décors splendides et détaillés. Dans la lignée graphique de ce qu'il proposait dans Les voleurs d'Empires, le dessinateur belge paraît toutefois plus à l'aise avec les scènes en extérieur, certains personnages en second plan laissant à désirer par moments. Ses couleurs directes lui permettent d'offrir une lumière travaillée et de jouer sur les ambiances en même temps que sur les angles de vue. Au final, une prestation qui laisse quelque peu sur sa faim, notamment au regard de certaines cases vraiment réussies.
Si l'histoire ne passionne pas outre mesure, la fluidité de la narration et surtout la prestation de Martin Jamar suffisent à faire de Vincent un saint au temps des mousquetaires, une aventure historique divertissante.
On pourra dire que j’ai peiné.
J’ai rarement mis autant de mois à finir une bande dessinée !! Je suis tenace mais que ce fut dur.
Rien, hélas, ne m’a intéressé dans cet ouvrage.
Pas plus l’enquête, simpliste, que le personnage insipide de Vincent (pas de la faute des auteurs mais le type irréprochable et aseptisé ne fait pas un bon héros…).
Aucun intérêt pour moi dans le côté religieux ou reconstitution d’époque.
Et le dessin ne m’a pas du tout accroché – je l’ai trouvé maladroit, approximatif, raide.
Bref, j’avais hâte que ça finisse – mais je ne sais pas abandonner une BD…
Vincent est un bon album, une belle histoire sur saint Vincent , très bien contée par Dufaux et très bien mise en image par Jamar, mais on est loin du niveau des Voleurs d'empire.
Dufaux est très bon lorsqu'il s'agit de s'approprier l'Histoire et faits historiques pour nous donner une histoire riche et passionnante. Dans ce contexte, c'est une partie de l'histoire de saint Vincent dans le Paris du 16e siècle, où il tente de résoudre le meurtre d'un de ses protégés tout en vaquant à ses devoirs. Petits et grands, nobles et manants, riches et pauvres, saint Vincent ne fait aucune différence car c'est un homme pieux, mesuré et toujours calme quel que soit les circonstances.
Au final, cela reste un bon album, un bon moment de lecture que je recommande.
Vincent est un album correct, sans plus...
Ce qui n'en fait pas un très bon album est son scénario classique et prévisible. Mais l'objectif de Dufaux et Jamar n'était sans doute pas d'en faire un thriller haletant ou bouleversant.
Non, durant ces 64 pages, on découvre à travers les rencontres de Vincent, le Paris du 16ème siècle, tantôt misérable, tantôt doré. Le dessin de Jamar se prête magnifiquement à cette plongée dans le temps. Les différents personnages de l'intrigue sont bien installés et crédibles. Le personnage de Vincent quant à lui, est habilement construit, à la fois très pieux mais également pragmatique. le risque de caricaturer un futur saint était réel, mais Jamar n'est pas tombé dans le panneau.