« Je vous préviens les gars, ça ne va pas être de la tarte cette histoire… », lance d’emblée un des personnages. L’avertissement s’avère malheureusement bien vite un tantinet prétentieux.
Dans La Casa, Victor Hussenot explique que la case peut tomber, se briser, partir au vent, être tournée, percée, transportée, chiffonnée ou encore détruite. Il est concevable de la remplir d’eau ou de la parer de barreaux pour en faire une prison. Les petits bonshommes ont la possibilité d’y pénétrer, de s’en évader ou de s’y réfugier. Voilà. C’est tout. Il n’y a rien de plus dans cet album.
Au départ, le concept est fascinant. L’imagination de l’auteur est débordante. Puis, doucement, le lecteur réalise que l’expérience est creuse, que le scénariste ne va jamais au bout de ses idées, aussi brillantes soient-elles. Il a l’impression que le conteur n’a pas fait ses devoirs, qu’il n’a pas potassé ses classiques, par exemple Fred, Greg, Gotlib, Marc-Antoine Mathieu, Boucq ou Jean-Paul Eid. Ces derniers lui ont pourtant pavé la voie : ils ont confronté les codes du 9e Art pour l’amener ailleurs… tout en racontant des histoires.
Le dessin souffre du même mal. Sommaire, dépouillé, à la limite de l’esquisse et, par moments, presque bâclé. Il ouvre des potentiels, mais ne livre jamais la marchandise promise.
Cet album est une réédition. En plus des contenus de 2011, on y trouve une dizaine de planches couleur qui n'ont rien d'essentielles. Cette seconde mouture comporte également une longue entrevue réalisée par Maël Rannou. Le créateur y affirme d’ailleurs : « Cela m’intéressait de me dire qu’ils (les personnages) étaient là, dans la page, mais qu’aucune sorte de récit ne venait les emmerder. »
L'auteur se contente d'avoir des idées alors que le lecteur attendait de lui un récit.
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