L
e monde est séparé en deux : celui des hommes (Arawayo) et celui des esprits (Kakuriyo). La princesse Ame, une humaine, a le pouvoir d'apaiser l'âme des morts. Aidée de son ami Saruta-Hiko, son rôle est d'empêcher les onryô, incarnations des défunts non apaisés, de se venger en tuant la population. Depuis quelques temps, l'apparition de ces entités malveillantes est de plus en fréquente. Existerait-il une autre personne que la jeune fille capable de manipuler les démons ?
Avec Hôshin, Ryû Fujisaki avait déjà montré sa passion pour le folklore nippon. Dans Stray souls, il crée un univers imaginaire certes, mais mêlé de traditionnel et d'histoire japonaise. Pour ne pas perdre le lecteur, des petits «penses-bêtes» parsèment judicieusement le récit, sans alourdir d'aucune façon la lecture. Dès les premières pages, le ton est donné, avec une alternance de combats et d'avancées dans l'histoire. L'humour, plus ou moins potache, est également bien présent, ce qui permet de relâcher la tension et alléger les quelques scènes gores du second tome. Là, l'auteur introduit deux nouveaux personnages, pour mieux maintenir l'intensité de l'intrigue. La psychologie des protagonistes reste basique (Ame est naïve, son compagnon plein de courage, les méchant... méchants) mais gagne en épaisseur au fur et à mesure, avec notamment des adversaires plus difficiles à cerner.
Le graphisme est assez surprenant : des gros yeux, des filles à fortes poitrines comme souvent, mais les costumes et les décors sont détaillés et originaux, de même que les fascies, alternant rondeurs et angles durs. Un beau travail sur les aplats de noir et blanc génère du relief et du contraste. Les mouvements sont fluides, accordant de la clarté dans les scènes de batailles.
Une série de huit tomes formera ce shônen riche et efficace, mélange de mythologie nippone et d'aventures. Si la base reste classique, il sort du lot grâce à son apport culturel, son graphisme atypique et son rythme équilibré.
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