C
'est l'événement de ce début d'année, et peut être même plus que ça. Vingt-huitième album de la série Blueberry, Dust est aussi celui qui clôt le cycle Mister Blueberry (d'ailleurs renommé cycle Ok Corral pour l'occasion). Et forcément, même si l'intéressé dément et annonce des tas de projets, on ne peut s’empêcher de craindre qu’il soit l’un des derniers Blueberry dessiné par Giraud.
Dust est aussi le plus long album de la série : 68 planches, un bonus appréciable pour l’amateur qui ne pourra cependant s’empêcher de craindre que ça ne profite pas à l’histoire. Gir est un très grand dessinateur , peut être l'un des plus grands des 50 dernières années. Mais est-il un grand scénariste ? Sa malchance est d'être comparé surtout à Jean Michel Charlier. Leurs styles sont pourtant assez différents : Charlier réussissait à créer une intensité dramatique épatante à partir d'une trame très linéaire, très classique. Giraud, lui, use de ressorts plus contemporains : multiplicité des histoires parallèles, passages de l’une à l’autre pour ménager le suspense, chacune trouvant sa résolution dans le bouquet final. Dans un cas comme dans l’autre, on a droit à des albums très riches, denses, mais on pourrait penser que Giraud compense par des subitilités techniques là où Charlier se montrait un formidable conteur d’histoires.
Malgré tout, on ne fréquente pas pendant 30 ans un tel génie sans qu'il en reste des traces. Même si le rythme est parfois irrégulier, décousu, si des passages entiers semblent superflus, l’ensemble tient la route, et demeure de très loin la référence dans le genre Western. Proche dans un premier temps des albums du cycle « Trésors des confédérés », Dust se rapproche vers la fin des cycles des guerres indiennes. Le meilleur moment est sans doute la fin de la rencontre avec Geronimo, passage qui manquait tant à OK Corral, et qui se termine joliment en bouclant la boucle sur l’ensemble de la série.
Et dire qu’avec une histoire aussi riche, on oublierait presque de profiter du dessin. Les couleurs sont cette fois confiées à Scarlett Smulkovski, elles sont très réussies mais les plus chanceux s’extasieront devant les planches en noir et blanc si Dargaud se décide à éditer un tirage de luxe. Gir prétend ne pouvoir faire mieux que dans cet album et on serait tenté de le croire tant chaque case, chaque personnage est une petite merveille de précision, sur lesquels on se surprendra à s’attarder avec jubilation.
Blueberry est cette série mythique née de l’union de deux génies, l’un du scénario, l’autre du dessin. Charlier n’est plus là mais il a su léguer suffisamment de son art pour que le mythe perdure. Le cycle Ok Corral qui s’achève avec Dust n’est peut être pas le meilleur mais une fois terminé, il reste deux envies. Celle de le relire dans quelque temps, en sachant qu’on y prendra un grand plaisir, et surtout, celle que Giraud continue de nous enchanter avec son cow-boy de légende.
C'est le dernier album de Blueberry et jamais la série n'aura été aussi progressiste, que ce soit par l'omniprésence des femmes ou le regard nouveau porté sur les Apaches...
Mais, on a été prévenu par le « Démon rouge », personnage anachronique qui reflète plus notre contemporanéité que le mythe de l'Ouest, il y aura du sang.
Toutefois, rien n'est gratuit dans le scénario. Chaque personnage a un background suffisamment fouillé pour donner un sens à la violence qu'il emploie, quoique souvent illégitime.
Il est d'ailleurs amusant de voir comment Campbell réagit lorsqu'il tue un homme... Comme pour mieux nous rappeler l'horreur et l'immoralité de ces crimes.
Si le rythme n'est pas aussi effréné qu'à l'époque de Jean-Michel Charlier, avec des moments de désillusion, de sidération. Il y a aussi des sursauts, des rebondissements.
On sent que Giraud a travaillé son scénario, pour que tous les bouts se rejoignent, mais aussi pour nous attendrir et nous surprendre. Personnellement, je ne me suis pas du tout ennuyé.
D'ailleurs, j'ai été stupéfait par les derniers souvenirs que Blueberry, dit Tsi-Na-Pah (« nez cassé »), nous donne de son récit avec Geronimo.
Bien sûr, c'est une fiction. Mais j'apprécie la réflexion portée par Giraud, sur l'éducation des Amérindiens, punis pour garder leur culture, pour parler la langue de leurs ancêtres. J'admire aussi le rôle pondérateur, nuancé, de la maîtresse d'école, mue par des valeurs universelles et bienfaitrices...
Et je ne peux qu'applaudir qu'en Giraud fait le parallèle entre l'ethnocide des Amérindiens et la « mission civilisatrice », celle portée par Jules Ferry en France et dans ses colonies, idéologie teintée de nationalisme, de racisme et de xénophobie. Pas si lointain...
Quelle BD aura fait un chemin aussi approfondi, engagé, autant dans sa recherche d'esthétisme, que dans une volonté de dire des choses sur le mythe de l'Ouest, d'en tirer des leçons sur notre lecture du passé, parfois biaisée, et pour notre présent ?
A l'heure où les idées fascistes et rétrogrades gagnent du terrain en Occident et que les bourreaux se font parfois passer pour des victimes...
...La justesse du propos de cette BD est malheureusement d'une grande rareté.
La série s'achève avec ce volume assez volumineux (près de vingt planches de plus que les volumes habituels). Au menu ? Le plus grand duel de l'Histoire de l'Ouest, des règlements de comptes en pagailles et la fin du flashback passionnant de Blueberry concernant Geronimo. Pas grand chose à redire sur ce final, si ce n'est peut-être de ne pas assez mettre en scène Geronimo, mais c'est un ressenti personnel. La série "Blueberry" aura été irréprochable du début à la fin. Avec son personnage principal très charismatique, ses seconds rôles hauts en couleurs, sa revisite passionnante de l'Histoire de l'Ouest Américain, et les dessins somptueux de Jean Giraud, il s'agit d'un chef-d'oeuvre absolu de la bande dessinée, à avoir absolument dans sa bibliothèque.
Que de nostalgie à la fin de ce superbe album qui clôture une superbe série.
Cet ultime cycle est construit de manière assez original et donne une vraie cohérence à la série.
Le personnage de Blueberry a pas mal évolué et a un rôle presque passif...C'est une sensation assez étrange puisqu'on avait l'habitude de le voir cavaler à travers tout l'Ouest.
Ici, notre ami se pose, joue au poker, et est même clouer au lit pendant une bonne partie de l'aventure.
Un procédé rare, très intéressant et intelligent de la part de Giraud seul au commande à travers ces 5 derniers tomes.
Charlier n'est plus mais Gir s'en sort très bien avec un scénario dense et sans ennui.
Et puis ce dessin, quel talent! Cette ambiance des saloons avec les fumées, les ivrognes, les bagarres dans la ville de Tombstone, tout simplement excellent, on s'y croirait.
La galerie des personnages est très fortes et amusantes également (mention spéciale avec le duo des journalistes Campbell et le jeune Billy qui portent parfois à eux seul l'aventure)
So long Blueb et série indispensable pour ma part!
exellent et dernier album; blueberry après avoir trucider le tueur reprend sa conversation avec campbell et nous dèvoile sa rencontre avec gèronimo a fort mescalero et au passage nous signalent toute la mèdiocritèe de la religion chrètienne. comme dans tout les cycles de blueberry le dernier reste toujour le meilleur. 60 planches qui terminne une saga commencer 40 ans avant a fort navajo nouvelle affectation du lieutenant blueberry fraichement sortie de la guerre de sècèssion; bien malin celui qui arrivera a reprendre cette sèrie après la mort de giraud mème si blueberry lui est mort a chicago en...1933 . bon voyage vers les ètoiles a toi et tes personnages
Et voila, je vient de finir de lire ce dernier Blueberry et je dirait que l'enssemble est corect surtout le passage ou Blueberry raconte ses exploies pour sauver Géronimo et son fils de l'orphelinat.
Malgrés une fin corect, je ne peut pas dire que se soit une super série, mais elle a au moins le mérite d'étre lisible et comprhéensible et s'est déjà pas mal.
La couverture est pas mal non plus.
Voila le dernier Blueberry en date, et toujours aussi mauvais.
Certe le dessin s'est legerement ameliore, mais cela ne ma pas suffit a pouvoir apprecier a sa juste valeur l'histoire, comme il s'est le cas pour la version irlandaise dont je redoutais un peu.
En bref, se n'est pas une serie que je conseillerais de lire.
La note de 10/10 est attribuée plus à l'ensemble de la série qu'à cet excellent album clôturant en beauté le cycle ok-corall. Malheureusement, on sent la fin de la série par jean giraud avec ce tome 28, mais avec un brio incontestable tant dans l'histoire que dans les dessins, même si je trouve par moments que le dessinateur laisse trop transparaitre le côté moebius dans certaines planches (surtout l'album ok-corall, le moins bon de la série, beaucoup trop stylisé). Contrairement au sieur uderzo, jean giraud nous a prouvé qu'il était largement capable de tenir sans son scénariste fétiche une des séries phares de la bd française, et surtout de rester cohérent avec son univers. Quand certaines séries s'essoufflent au bout de quelques albums, blueberry tient la barre depuis plus de quarante ans, et les albums récents n'ont pas rougir de la comparaison avec l'âge d'or. Une série indispensable !!
Et voilà le cycle se termine malheureusement. On y apprend comment Fort Navajo a commencé et nous découvrons le début de l'amitié entre TSI-NA-PAH et GERONIMO. Ce western est vraiment génial !
Le western à la sauce Giraud, renouvelé, modernisé, avec ce héros incontournable qui a peuplé mon enfance de rêves d'indiens ! c'est du grand art, félicitations ! on en redemande bien évidemment ! Moi, je préconiserait une rencontre avec Corto Maltèse pour un nouveau cycle !
2 mots pour moi : Chef d'oeuvre !!, le dessin est tout simplement parfait, le cycle est superbement conclut. Que demandé de plus ??? un nouveaux cycle tout simplement
Ce n’est peut-être pas LE Blueberry, mais c’est un Blueberry et qui dit Blueberry dit western de très haute qualité et BD culte. C’est à se demander si c’est Blueberry qui correspond à notre vision du western ou si c’est notre vision du western qui a été formée par Blueberry. Quoi qu’il en soit, tous les personnages restent fantastiques, le dessin impressionnant et le cycle clos !