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algré les heures de planque, d’écoute et de filature, l’équipe de Suzanne Hennings ignore toujours qui est «Le Faucon», l’élusif poseur de bombes qui s’est mis au service du Renouveau danois, un groupe d’extrême-droite. Pourtant, le temps presse, tous les faisceaux d’information suggèrent que ces terroristes vont passer à l’acte tout prochainement.
Après un premier tome bavard et explicatif, Les larmes de Jolène s’avère plus direct et constamment sur la brèche. En effet, l’enquête arrive à son terme et les policiers n’ont plus qu’à attendre le bon moment pour déclencher leur opération. Réaliste, le scénario de Sylvain Runberg et Olivier Truc décrit parfaitement les difficultés de ce type d’investigation, ainsi que le cadre restreint dans lequel les forces de l’ordre agissent. Ici, il faut des preuves solides avant de foncer dans le tas ! Bien cachés dans leurs voitures banalisées, les agents sont à l’affût d’un coup de fil de leur taupe, d’une erreur de la part de leur cible, ou de n’importe quelle indice qui permettrait d’avoir le feu vert de leur hiérarchie. C’est long, il fait froid et tout le monde a sommeil.
Si le côté procédurier du récit est au point, le reste de l’histoire l’est nettement moins. L’embryon de vie privée de Suzanne, esquissé dans le volume précédent (ses relations avec sa fille, ses amours), ne connaît quasiment pas de suite. De plus, le contexte danois est tellement absent que l’action pourrait se passer dans n’importe quelle ville d’Europe ou d’Amérique sans que cela ne gêne en quoi que ce soit le déroulement des événements. Au final, il ne reste qu'un album déséquilibré reposant exclusivement sur un suspens forcé.
Aux pinceaux, Olivier Thomas fait ce qu’il peut pour illustrer cette succession d’incidents. Pour bien montrer la tension, il multiplie les gros plans et fait surjouer ses acteurs en les affublant invariablement de regards effarés. Figé et d’un esthétisme discutable, le résultat n’est guère enthousiasmant. Heureusement, le découpage dynamique et les couleurs parfaitement dosées de Delphine Rieu confèrent un peu de tenue à l’ouvrage.
Mal organisé et sans direction claire, Infiltrés ne décolle jamais. Pourtant, tous les éléments d’un excellent thriller contemporain étaient là.
Autant le tome 1 m'avais marqué, autant le tome 2 me laisse une impression d'inachevé. Est-ce du à une éventuelle suite ? Le scénario est plutôt dynamique mais fini pauvrement. Déçu !
Dans la lignée du 1er tome, ce 2ème opus qui boucle ainsi l'intrigue, nous offre un bon polar au final. Sur fond de conspiration et d'attentat "politique", infiltrés nous plonge dans les méandres nauséabonds de Copenhague et de ses groupuscules d'extrême droite.