C
e jouvenceau ne connaît pas son nom ! D’ailleurs, en a-t-il besoin puisqu’il vit seul avec sa mère au milieu des bois avec pour seuls compagnons les animaux de la forêt ? Sauf qu’un jour, il découvre trois cavaliers revêtus de fer et de lumières…
Avec Yvain, Gauvain et Lancelot, Perceval représente l’idéal chevaleresque immortalisé au XIIe siècle par Chrétien de Troyes et dont Anne-Caroline Pandolfo s’inspire ici fortement.
Plutôt que de faire croiser l’épée à son héros, la scénariste de La Lionne préfère le voir croiser la route de différents protagonistes qui, chacun à leur manière, feront de ce jeune anonyme : Perceval. Mais que personne ne s’y trompe, il ne s’agit pas ici de glorifier celui qui, bien qu’aspirant au meilleur, ne saura aller jusqu’au bout de sa quête, laissant cet honneur à Galaad. Il est simplement question de l’accompagner dans ses premiers pas si hésitants, ceux qui firent qu’après quelques erreurs de jeunesse, il eut enfin la certitude de savoir qui il était.
Pour suivre ce cheminement initiatique, Terkel Risbjerg s’emploie - au travers d’un trait jouant sur le registre "naïf" (mais parfaitement en place), d’aplats de couleurs et de flashbacks sous enluminures - à renouer, d’une certaine façon, avec un dessin aux réminiscences médiévales.
Ne possédant pas l’inventivité d’un Morgane auquel l’actualité le rapproche immanquablement, Perceval permet toutefois de découvrir – fort plaisamment - un personnage emblématique mais finalement peu connu.
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