U
lysse et ses amis sont pensionnaires dans un vieux collège sis à l’orée d’une vaste forêt. L’endroit n’est pas reluisant, mais, heureusement, la surgé n’est pas exigeante. Autant en profiter pour aller explorer ces bois sombres et humides dans lesquels Jonas a disparu sans laisser de trace. Et puis, de toute façon, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire.
Une bande de copains hauts en couleurs, une ambiance à la « J.K. Rowling » assaisonnée à la sauce soja et à l’esprit des Frères Grimm, pas mal d’épouvante bon enfant et une bonne dose d’humour, c’est la potion qu’a concoctée Ulysse Malassagne dans Le livre de la lune, le premier volume du Collège Noir. Habitué de la BD jeunesse, l’auteur de Kairos entraîne le lecteur dans un vrai-faux conte où la pop culture du XXIe siècle côtoie sorcières et monstres de la nuit. Le rythme est trépidant, les tribulations cocasses et les dialogues truculents. Même si l’intrigue demeure passablement convenue au final, l’album s’avère sympathique et entraînant.
Graphiquement, le résultat est également très intéressant. Les personnages aux allures et aux attitudes extrême-orientales (Akira Toriyama et Hayao Miyazaki viennent immédiatement à l’esprit) s’agitent dans un univers au design tout européen (Joann Sfar/Hervé Tanquerelle période Professeur Bell pour les scènes nocturnes, par exemple). La mise en scène dynamique reste classique, peut-être un peu trop d’ailleurs. Un peu plus de folie aurait été la bienvenue, particulièrement quand l’action devient débridée. Pour emballer le tout, les couleurs très bien dosées - tâche jamais facile une fois le soleil tombé - renforcent avec efficacité les différentes atmosphères.
Fable qui s’amuse à effrayer en rigolant, Le livre de la lune devrait faire frissonner de plaisir tous les apprentis magiciens.
Très belle surprise que cet album jeunesse.
Une histoire cauchemardesque découpée en chapitres, avec en bonus des extraits du carnet des souvenirs de l'auteur. En effet, cette histoire de sorcière et de monstres est construire comme une autobiographie d'Ulysse Malassagne.
Le bestiaire monstrueux est très original : J'ai adoré le Dahu !