D
eux jeunes femmes se promènent dans un parc par une belle journée d'août 1916. Nini lit à son amie la lettre qu'elle vient de recevoir de Maurice son mari, accompagnée comme d'habitude de quelques feuilles de dessin. En l'écoutant, Jocelyne ne peut empêcher une pointe de jalousie la tenailler car son Pierrot, il est plutôt avare de nouvelles ! Justement, lui et son régiment se retrouvent en pleine Bataille de la Somme. À cette occasion, un nouveau tank anglais leur est présenté mais après une première manœuvre, il tombe déjà en panne ! Cela promet encore de sombres perspectives pour les combats à venir... Ce sixième tome est centré sur le personnage de Pierrot, le mécanicien en herbe. Loin de sa femme et de son enfant, Il est en proie aux doutes sur ses sentiments et remet en cause sa propre valeur. La question de la foi est également abordée par le biais de Jules et du commandant Armand. Quelle peut-être la place de Dieu dans cet enfer terrestre ? Et pourquoi impose t-il de telles épreuves ?
En créant 14/18, le prolifique scénariste Eric Corbeyran s'attaque à la première guerre mondiale. Sa volonté n'est pas tant de la décrire du point de vue d'un historien mais plutôt d'envisager les conséquences sur l'humain. C'est à l'aide de huit hommes et autant de femmes issus du même petit village qu'il décrit et fait vivre de façon intime ce terrible conflit . Les uns devant, les autres à l'arrière. Grâce à un gros travail de recherche, le récit bénéficie de beaucoup de crédibilité et de cohérence, sans que le lecteur soit noyé ou distrait par des données et des dates. L'accent est mis sur l'émotion spontanée et c'est la grande force de cette série. En suivant plusieurs individus, il y a de multiples possibilités de réactions et de gestions face aux situations de crise. Au fur et à mesure de l'histoire, le lecteur s'attache à ces petits soldats perdus dans ce grand combat, il souffre avec eux, il sourit aussi parfois, car il y a quand même des moments de relâche, des petits riens qui touchent plus que les grandes effusions. L'auteur démontre aussi très bien l'absence de discernement de la part de la hiérarchie, de plus en plus dépassée par les événements. Le ton monte, les contestations face aux autorités se multiplient.
Pour maintenir la cadence élevée (deux albums par an, dix tomes prévus), le dessinateur Étienne Le Roux (Amenophis IV) est assisté de Loic Chevallier pour les décors. Leurs traits sont relativement complémentaires : fluides, réalistes et détaillés. Jérôme Brizard, le coloriste, utilise une palette de couleurs douces, passées, donnant un rendu de photos d’antan parfaitement de circonstance. La mise en scène est dynamique, de belles pleines pages posent le rythme au besoin.
Pas de héros mais des héros car tous, à leur manière, apportent leur touche d’humanité et leur part de courage dans ces conditions effroyables, mais bien réelles. La preuve est faite que dans ce genre maintes fois abordé, des artistes peuvent encore toucher, émouvoir, de la plus simple des façons : avec de l'authenticité.
Corbeyran profite de cet album pour rentrer plus profondément dans la psychologie de ses personnages rapport à la religion, relations homme-femme...
Très bonne série.
Très bon album de cette série avec l’arrivée des premiers tanks et leur manque de fiabilité.
Un pilote d’avion s’écrase entre les lignes allemandes et françaises. Nos héros vont tout tenter pour essayer de lui sauver la vie, ce qui enverra l’un d’eux chez les gueules cassées.
Histoire poignante. Quelle connerie la guerre, comme disait Prévert. Mais elle est toujours là à nous tendre la main.
j'adore cette série pour ses dessins et également par son scénario.
seul bémol pour cet album, les couleurs, du moins au début, qui m'ont un peu déplut mais c'est juste un ressenti.
la présence et l'utilisation d'un tank est un peu bizarre car ceux ci n'ont été utilisés en grand nombres que durant la bataille de la somme en septembre 1916 ou ils furent une surprise total pour les allemands.
donc en voir un sur le champ de bataille plusieurs mois avant ne parait pas crédible.
sans parler du fait qu'arriver à conduire un engin comme celui-ci sans l'avoir jamais fait tient de l'exploit.
en dehors de ça, rien à dire à ce très bon album.