L
’ambiance est pour le moins morose sur le Jolly Roger. Munro, qui vient de perdre son fils, déprime. Alisa, la jeune rebelle, a dû être amputée d’une jambe. Kowalski passe son temps à crier et se shooter aux amphétamines. De plus, ils ne sont pas assez pour s’occuper correctement du vaisseau. La solution serait de récupérer des droïdes développés pour l’armée dans le cadre d’un projet finalement abandonné, mais il n’est pas certain que les concepteurs voient cette demande d’un bon œil. De son côté, le président Vexton, sûr de son pouvoir et de sa main mise sur l’empire, entame une relation avec une star de cinéma et semble se désintéresser des affaires courantes.
Ce troisième épisode marque une légère rupture dans la trame développée jusque-là. Sylvain Runberg temporise quelque peu, tirant les conséquences des événements antérieurs et préparant les bases du dénouement à venir. Il choisit également de mettre en avant Vexton, qui sombre de plus en plus dans la mégalomanie. Dans le principe, l’idée de s’intéresser au « grand méchant » est plutôt bienvenue d’autant qu’elle ouvre un nouvel axe de manigances et de tensions. Ce qui pêche, c’est la transformation très rapide d’un habile et retors stratège politique en amoureux décérébré. Le trait est un peu trop gros.
Heureusement, les autres protagonistes demeurent intéressants et le scénariste sait entretenir l’intérêt par sa gestion du rythme et de l’action, même s’il ne propose pas de réelles surprises. Il s’appuie efficacement sur l’attractivité du graphisme de Miki Montlló. Le travail numérique du dessinateur espagnol, avec des contours de personnages légers et très peu d’aplats noirs, est un modèle d’efficacité tant au niveau de l’expressivité que de la lisibilité.
Warship Jolly Roger reste une série B de science-fiction, mais une bonne, de celles qui vous font passer un bon moment et vous donne envie de poursuivre l’aventure.
Mouais...
Mon intérêt pour cette série s'étiole au fur et à mesure que les albums sortent. J'aime bien le travail de Runberg et sa SF rétro-futuriste (enfin quelque chose d'éloigné de "blade runner" et des mangas) qui s'inspire du meilleur de la SF des années 70.
Mais là, les méchants sont vraiment trop méchants (traduction : cons comme des ânes rouges) et les "gentils" ne sont pas très sympathiques.
Difficile donc de s'attacher à quelqu'un, sauf le jeune et son hibou mécanique. mais c'est trop peu.
Certaines scène sont bâclées et pas très claires (comme l'attaque du vaisseau, qui tente de son côté de protéger l'hôpital spatial) : il faudra m'expliquer comment un vaisseau sans équipage peut détruire un autre vaisseau d'égale capacité, et qu'ensuite les 3 membres d'équipage de ce même vaisseau décrètent qu'il leur faut un équipage pour manier le vaisseau !
Et puis, bizarre sensation de regarder une sorte de Disney dans l'espace, tant le graphisme fait effectivement penser à de l'animation tendance "les 101 dalmatiens".
Cet album n'est pas raté ; simplement, il ne laissera pas un grand souvenirs dans l'Histoire de la BD.