« J’aime la Méditerranée,
Je suis né sur ses rives,
J’aime me baigner dedans,
Jouer sur ses plages
Avec mes amis, Samia,
Kamel, Pierre, Jeanne,
Evans, Lisa, Mark, Anja.
La Méditerranée c’est
De la vie, elle doit le
Rester. »
Évocation, ébauche, cri du cœur… il y a un peu de tout dans le Méditerranée signé Edmond Baudoin. La succession sans fin de drames dans les eaux – et maintenant sur les rives - de sa mer a inspiré un pseudo-conte cruel plein d’espérance et de regrets à l’auteur de Piero. Si ce vrai-faux livre illustré est publié dans la collection Jeunesse Gallimard, il lorgne, en fait, plus vers un essai poétique à la limite de l’abstraction.
L’horizon, le ressac, les galets et, très vite, les vagues et la tempête. Face à l’espoir d’une vie meilleure, ou simplement d’une vie tout court, la grande étendue d’eau attire et repousse. C’est la porte vers un futur, mais nombreux ceux qui resteront échoués sur son seuil. Baudoin pense avant tout aux hommes, aux femmes et, évidemment, aux enfants. Des gens comme vous et moi qui ont osé s’embarquer pour atteindre des rivages lointains, avec dans la tête des rêves tout simples, ceux des gosses remplis de rires et de couleurs.
Ouvrage déconcertant par son aspect minimaliste, Méditerranée recueille dans ses pages toute la tristesse et l’incompréhension d’un artiste touché au plus profond de lui. Pas de violence ou de grandes harangues tonitruantes, juste quelques mots et de généreux coups de pinceaux qui tentent, à leur manière, de faire résonner les âmes.
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