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ue peuvent bien avoir en commun une médecin de l’Antiquité, une actrice de l’âge d’or d’Hollywood, une féroce princesse africaine de la Renaissance, une douce artiste finlandaise ou une fratrie de révolutionnaires dominicaines ? Elles ont toutes osé mettre le pied en avant pour s’imposer dans un monde dominé par les hommes. Sans être des militantes féministes per se, elles ont montré la voie en prouvant que posséder une paire d’ovaires n’est pas synonyme de soumission.
Issu du blog du même nom signé par Pénélope Bagieu, ce premier volume des Culottées se compose d’une quinzaine de portraits de femme - certaines très connues, d’autres moins – ayant toutes, à un moment ou à un autre de leur existence, su prendre en main leur destin sans demander l’avis de personne. Pas de messages revendicateurs, ni de leçons de morale, juste des exemples tirés de l’Histoire, narrant quelques vies qui sortent (ou pas) de l’ordinaire. Même si l’exercice n’est évidemment pas totalement innocent, la scénariste a intelligemment préféré l’illustration (!) et l’humour pour démontrer la force du sexe faible plutôt que dresser une simple liste de récriminations.
Le résultat est tout bonnement excellent ! Mélange de fiches biographiques et d’instantanés révélateurs, ces chroniques regorgent d’esprit et de sagacité. Le style énergique et follement dynamique de la dessinatrice fait le reste. La lecture est passionnante, instructive (en dehors des milieux concernés, qui avait déjà entendu parler des sœurs Mirabal ou de Christine Jorgensen ?) et immanquablement drôle.
Que ce soit sur le web ou maintenant sur le papier, Les Culottées vous en mettront plein les mirettes et, espérons-le, aidera à faire évoluer les mentalités.
Œuvre contemporaine destinée à l'édification des masses enfantines.
Bagieu a un style de dessin libre, inventif, efficace et plus qu'agréable. Mais pour le fond elle s'avère (une fois admis que les normes morales ont changé) être une improbable réincarnation de feu notre Oncle Paul.