L
a vie s’écoule tranquillement à l’atelier Mastodonte : certains auteurs vont voir ailleurs, de nouveaux s’installent et d’anciens comparses reviennent faire un petit coucou, tandis que le rédacteur en chef - un Frédéric Niffle toujours aussi raide - veille à ce que le travail se fasse tant bien que mal.
Bien posé sur ses appuis, ce quatrième recueil des racontars «véritablement vrais» du célèbre studio devrait séduire les amateurs de private jokes et de révélations honteuses à propos du monde de la bande dessinée. Même s’ils donnent parfois l’impression d’en garder sous le coude, les différents auteurs en présence jouent parfaitement le jeu. Entre humour bon enfant (pour ne pas dire troupier) et autodérision, ce cadavre exquis plus ou moins improvisé s’avère comique à souhait. De plus, la variété des styles graphiques ajoute une bonne dose de piquant à cette succession de gags et transforme la lecture en un festin digne des meilleures auberges espagnoles.
Une ombre plane néanmoins sur ces petits délires hebdomadaires et cela encore plus depuis le déménagement des tables à dessin dans les locaux de la maison Dupuis. Oui, vous l’avez sans doute deviné ou ressenti. Si Prunelle ou Lebrac ne hantent pas encore les couloirs, une sorte d’écho venu du passé semble résonner : celui de l’époque mythique où André Franquin animait le journal de Spirou avec son Gaston Lagaffe. Le rapprochement était impossible à manquer. Voile nostalgique, caprice d’artiste ou cauteleuse machination marketing ? Qu’importe le flacon. Au final, le résultat fait rire et c'est bien là l’essentiel.
Poster un avis sur cet album