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anique dans le monde des affaires : cet empêcheur de cloner en rond de José Bové fait rien qu'à empêcher d'honnêtes capitalistes à faire du business. Trois PDG de multinationales décident de s'associer pour faire disparaître le champion de l'altermondialisme.
Cet album n'est pas une BD, c'est un jeu de massacre. Tout y passe, de l'exploitation des populations dans les pays dits "émergeants" aux "alter tout-et-n'importe quoi", en passant par Raël et l'appétit gargantuesque de Michaël Moore. L'humour au vitriol de Jul ne fait aucun cadeau aux tenants des idées reçues, caricaturant délibérément toutes les modes ; qu'elles découlent de la "culture" TF1 ou des discours contestataires.
La Bande Dessinée d'opinion est suffisament rare pour être saluée quand elle est de qualité. "Il faut tuer José Bové" entre dans la catégorie de ces albums qui ne font ni prosélytisme, ni caricature désabusée du "tous pourris", c'est tout simplement une satire des contradictions qui se déversent sur nos écrans de télévision.
Un livre drôle et décapant, digne de certains abums de Pétillon ou de Luz, ce qui n'est pas le moindre des compliments.
Le dessin est très mauvais et l'humour au vitriol qui dézingue les acteurs de tout bord n'est pas d'une grande finesse. Plutôt qu'une bédé humoristique, cet album sert surtout à refléter les préoccupations de la société française en vogue au début des années 2000, lorsque José Bové était au sommet de sa popularité (contestations face à la mondialisation, opposition aux OGM et à la malbouffe, peur de la perte des modes de vie traditionnels, défense d'une agriculture paysanne, etc.).