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udan est à Paris depuis deux mois déjà. Pourtant, elle ne connaît vraiment ni ses voisins ni son quartier, Montmartre. Sa rencontre avec Sakura, étudiante japonaise de son âge, va lui permettre de découvrir son environnement et peut-être même l'amour.
Ayant vécu dans la capitale française quelques années et partageant, depuis, son temps entre celle-ci et Pékin, Yao Wei (qui signe également sous le pseudonyme Mint) s'est largement inspirée de son expérience pour écrire cette histoire. Au son des cloches du Sacré-Cœur, le lecteur assiste à de lentes déambulations dans ce quartier aux rues calmes et à l'atmosphère si particulière. L'ambiance, justement, très poétique, est à la limite de la rêverie. Par courts chapitres, la manhuajia conte avec des petits riens la difficulté à trouver ses marques dans un pays dont on ignore tout. D'ailleurs, le choc des cultures sert de trame : les mœurs et coutumes différent autant que la personnalité des deux héroïnes. Face à l'expansive Sakura, la nature réservée et introvertie de Mudan est mise à rude épreuve. L'auteur invite à suivre la lente évolution de la jeune femme, plus habituée à taire ses pensées et fuir les situations embarrassantes, mais qui, au contact de sa voisine et au gré des rencontres finira par prendre confiance et s'ouvrir au monde qui l'entoure. «Une fleur enfin épanouie» dira un des personnages.
Graphiquement proche de Sur la pointe des pieds - les deux artistes sont d'ailleurs amies -, ce manhua bénéficie aussi d'un traitement informatique bluffant de maîtrise. Les teintes pastel - l'album est entièrement colorisé - et le dessin léger accentuent encore la sensation de balade entre songes et fantasmes.
Conclu par un petit dossier amusant sur les astuces de Tiu (le lapin aux cornes de cerf) et une interview de Yao Wei, Fleurs en suspens se situe entre la tranche de vie et la romance. Si le récit n'est pas dénué d'humour, certains trouveront le propos un peu vain. Toutefois, à la fin des cent une planches, le public aura effectué une belle promenade aux allures de fable et à la réalisation soignée.
Le récit se déroule dans un Paris romantique et plus précisément au quartier de Montmartre. Il y a comme un parfum d'Amélie Poulain qui est d'ailleurs revendiqué par l'auteure, une chinoise qui partage sa vie entre Beijing et Paris.
Il ne se passera pas grand chose dans ce récit malgré le triangle amoureux. C'est plutôt axé sur la psychologie d'une jeune étudiante chinoise qui a fantasmé sans doute un peu trop notre beau pays. L'auteure s'est d'ailleurs servie de sa propre expérience ce qui peut être utile.
Au-delà du choc des culture, c'est un véritable cri d'amour à notre pays. Je ne peux qu'approuver d'autant que c'est assez beau graphiquement parlant. Pour autant, c'est un manhua assez vide et mièvre par moment d'un point de vue scénaristique.