I
ppei, un gamin d’une dizaine d’années, est un peu la terreur de l’école. Clown ultra-excité, il est de tous les chahuts et se défend pas mal au football. Récemment arrivée en ville, la frêle Hime va lui faire découvrir un nouveau jeu aux multiples subtilités : les échecs. Un peu étonné et effrayé par ce combat d’un genre si différent, le garçon va, petit à petit, se passionner pour cette nouvelle occupation (les beaux yeux de la fillette y étant aussi pour quelque chose). Quand celle-ci annonce son départ pour l’étranger, ils se font la promesse qu’un jour, ils se retrouveront autour d’un échiquier. Entre ouvertures exotiques et coup du berger impensable, un long apprentissage va être nécessaire pour devenir un grand maître.
Shōnen dans les règles de l’art, À l’assaut du Roi est surtout le prétexte pour présenter d’une manière très originale les échecs aux lecteurs. En effet, Minori Kiguchi s’est amusé à prendre à contre-pieds l’atmosphère feutrée qui entoure habituellement les soixante-quatre cases blanches et noires. Véritable boule d’énergie, Ippei fonce, agite les pièces comme des épées et commente de manières fleuries chaque coup ! Avançant à l’instinct, il déconcerte ses adversaires, le mielleux Ren en premier lieu. Ce dernier, jeune star du milieu, voit en ce débutant sans peur une menace à son hégémonie. Tous les ingrédients d’une future confrontation hautement électrique se mettent alors en place. En résumé : ton et rythme échevelés, distribution variée et cadre géographique intéressant (l’est de Kyushu et les îles de Mer de Chine), le récit s’avère efficace et attachant.
Graphiquement, Takahiro Wakamatsu mélange également les genres. Le style est réaliste quand il s’agit de la vie de tous les jours, tout en exagération quand Ippei entre en piste et carrément fantastique quand le fou croque la reine adverse en e4 ! Seul bémol, le découpage parfois confus gâche la fête. Ceci dit, À l’assaut du Roi reste une réalisation solide et devrait séduire tant les amateurs de manga que ceux de gambit letton.
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