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ne petite gêne au niveau de la poitrine, un examen, un diagnostic : cancer. La vie d'Alice, journaliste en début de quarantaine, suspend son vol. Pas (trop) de panique néanmoins, elle est très bien entourée, tant par sa « tribu » d'amies et d'amantes que par le corps médical. Le chemin va être long et difficile, mais elle va s'en sortir.
Chronique d'une épreuve traumatisante, pamphlet féministe et introspection sur le paraître et l'image projetée, Isabel Franc a construit un récit très personnel ne manquant pas d'un certain humour. Mission délicate que de rester forte quand les traitements vous marquent au plus profond de la chair et de l'esprit. Le scénario suit chronologiquement Alice, de la terrible nouvelle à la rémission : une année de souffrance et de doute. À cette succession de hauts et de bas, viennent s'ajouter de nombreuses considérations militantes sur la cause des femmes et, plus particulièrement, des lesbiennes. Malheureusement, le mélange entre séances de chimio et enjeux de société a dû mal à prendre. La lecture n'est pas foncièrement désagréable tant la patiente est énergique et sympathique, cependant, le côté revendicateur, voire sermonneur, paraît quasiment déplacé ou opportuniste à la vue du cadre général.
Caricature, réalisme, cartoon …, Susanna Martin semble avoir beaucoup hésité dans la manière d'aborder cette histoire. Les chapitres se succèdent sans qu'aucune unité ne se fasse vraiment. De plus, le trait irrégulier renforce le côté hésitant et peu abouti des illustrations. Seule la mise en page variée et souvent imaginative sauve quelque peu les meubles. Au final, malgré sa sincérité, Alice au pays du réel se révèle très maladroit et même trop confus par moments, pour totalement convaincre.
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