1795, une escadre anglaise essuie une tempête en traversant le golfe de Gascogne. Au plus fort de cette dernière, sur la Danaë, trois hommes tombent à la mer. Quelqu’un a coupé la corde d’appui lors d’une manœuvre délicate. Au même moment, sur la Miranda, quelques hommes sabotent l’appareil à gouverner. Ces incidents anodins sont-ils liés, font-ils partie d’une machination ? Enrôlé de force au sein de l'équipage, John Fenton cherche à identifier les responsables de son embarquement. Ses recherches ne plaisent pas, car il cherche là où il ne devrait pas, et certains sont prêts à tout pour empêcher la vérité d’éclater.
H.M.S. est un album atypique qui mêle à la fois une aventure maritime d’époque et un polar. Roger Seiter est un habitué du genre policier, sa série Fog le démontre à chaque volume. Ici, l’intrigue prend place sur un navire de la prestigieuse flotte britannique. Se déroulant à huis-clos, elle est très bien gérée et les éléments sont amenés au moment opportun, maintenant le suspense tout au long de la lecture. Des incidents sans liens apparents finissent par se conjuguer pour laisser entrevoir la trame d'un complot plus complexe. Cette nouvelle série est très bien documentée. L’utilisation du livre de Jean Boudriot, Le Vaisseau de 74 canons, maître en la matière, est l’assurance d’un récit d’époque de qualité. Cette référence a également été utilisée par Patrice Pellerin pour L’Epervier. Les navires et la vie à bord sont dépeints dans les moindres détails, conférant une grande crédibilité à l’histoire.
Le dessin de Johannes Roussel est très réaliste et précis. L’atmosphère intérieure si oppressante du navire est bien retranscrite, à l'image du film "Master & Commander". Il joue également assez aisément avec les cadrages malgré les difficultés de cet exercice. Les visages sont un peu trop anguleux. La mise en couleurs manque un peu de chaleur et certaines pages paraissent trop froides. Pourtant, la technique est parfaitement maîtrisée et les jeux de lumières ont un rendu remarquable. Les vêtements sont bien mis en valeur, il suffit de regarder de près les différents motifs pour s’en rendre compte. On pourra pourtant s'amuser d'un léger anachronisme avec l'utilisation répétée de la toile dîte "de Vichy", qui n’a été commercialisée par l’Angleterre qu’une cinquantaine d’années plus tard.
Avec ce début prometteur, Les Naufragés de la Miranda complète la collection Ligne d’Horizon des éditions Casterman.
A noter pour ceux qui souhaitent en savoir plus, le site très original consacré à cet album : hmsbd.com
J'aime de manière générale les aventures maritimes depuis qu'un certain Bourgeon nous a fait rêver avec Les Passagers du vent tout en s'inscrivant dans une certaine réalité historique avec la rigueur qui va avec. Force est de reconnaître que HMS en est loin même si on compare cette série avec l'ambiance du film Masters and Commanders. Sic !
Le scénario est quelconque mais les bateaux sont superbes. L'exploitation du récit laisse à désirer mais le graphisme fait merveille. Bref, vous aurez compris l'antagonisme de cette série. Si on ajoute avec cela une narration difficile, on n'est pas loin de la mauvaise appréciation ...
Cependant, malgré tout ces défauts, cela se laisse lire avec un cadre bien représenté. Il manque simplement la force de ce qui fait les grands récits.
J'ai bien aimé ce premier tome, les dessins sont au top, surtout tous les détails techniques, et l'histoire est vraiment bon.
XVIIIeme siècle. A bord d'un navire de sa Majesté, 700 marins vivent en huis clos. Des marins pas tous marins d'ailleurs, certains sont mêmes appelés des terriens ; car faute d'équipage, une rafle organisée sur terre à permis de gonfler les effectifs. Parmis eux, un jeune diplômé en médecine, va se retrouver, suite à une vague de morts aussi mystérieuses que suspectes, à la place du médecin-chirugien de bord. Un bon présage que ce tome un, où il y a tout pour avoir envie de découvrir la suite ; un bon scénario, des dessins plus que corrects, l'ambiance maritime, l'époque, les personnages.. bref, et dire que je n'ai que le tome 1.
Excellente histoire que ce premier tome.
Le scénario retrace la vie sur un navire britannique du temps jadis et les dessins sont absolument superbes.
Bien sur il s'agit d'un tome d'introduction avec parfois quelques longueurs et de nombreux flash-back. L'ensemble reste malgré tout très cohérent et se lit avec plaisir.
on en redemande.
8/10
Avec « H.M.S. », Roger Seiter nous transporte à bord d'un vaisseau appartenant à la marine de la "Perfide Albion" au 18ème siècle. Le scénariste de la série policière « Fog » élabore ici un nouveau thriller dont l'intrigue se développe à huis-clos. Comme à son habitude, l'auteur distille ses indices au compte-gouttes durant le récit. Les pistes lancées sont nombreuses mais, pour le moment, il reste difficile de savoir dans quel sens l'histoire évoluera lors du prochain opus. La vie à bord d'un navire semble décrite de façon réaliste avec ses frictions, sa promiscuité et des personnages très bien dépeints tels le malchanceux Fenton.
Au niveau des dessins, Johannes Roussel possède un trait précis et réaliste. Au travers des planches de cette BD, il parvient à faire passer les ambiances inhérentes à la vie à bord d'un bateau. Les cadrages sont suffisamment variés afin que les moindres recoins de la Danae semblent ne plus avoir de secrets pour le lecteur. Un léger reproche, cependant, en rapport avec les personnages. En cours de lecture, je n'ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec le trait singulier de Cyril Bonnin. Les visages des protagonistes sont là aussi anguleux et parfois quelques peu figés. Néanmoins, la mise en couleurs des plus réussie permet d'atténuer mes réserves.
« Les Naufragés de la Miranda » est une aventure maritime captivante qui donne envie de lire la suite.