À la tête d’une librairie ésotérique en faillite, Nick et Anastasia, amoureux et insouciants, forment un couple et, par la même occasion, une association secrète, la Mystery Society. Cette dernière a pour mission de traquer les faits dissimulés et de révéler au grand public les mensonges du gouvernement américain. Premier objectif : le fameuse Zone 51. Nick s’y introduit et délivre Nina et Sally, en prenant soin de ne tuer personne. Mais, rapidement, les télévisions et internet diffusent des images de Nick tirant de sang-froid sur un des gardes. Discrédité, le duo est alors traqué et va devoir conquérir sa probité.
Pendant cette fuite, personnages et intrigues vont se multiplier. Le couple va être épaulé par les deux jeunes filles libérées par Nick, qui, dotées de pouvoirs extraordinaires, lui permettent de se sortir de bien des situations épineuses. Il y aura aussi à leurs côtés Secret Skull, une femme fantôme, et Jules Verne, dont seul le cerveau survit dans l’enveloppe d’un grossier robot, rondouillard et jaune rouille, qui n’est pas sans rappeler celui qu’affrontent Jo, Zette et Jocko dans Le Manitoba ne répond plus (Hergé). Skull et Verne seront chargés de retrouver le crâne d’Edgar Allan Poe, qui vient de disparaître.
Au carrefour de X-files, de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (Alan Moore et Kevin O’Neill) et de la littérature fantastique du 19è siècle, cette intégrale joue avec les codes des comics dédiés aux super-héros. Elle multiplie les clins d’œil et développe une intrigue qui, si elle n’est pas exceptionnelle, attrape le lecteur et ne le lâche pas. Le tout est pimenté d’un humour qui donne de la légèreté à l’ensemble sans le précipiter vers l’inconsistance.
Steeve Niles (scénario), qui a contribué à de grandes séries telles que Spawn, Batman ou Star Wars, et Fiona Staples au dessin (Saga, Northlander) offrent là un bon moment de lecture.
Cette histoire, bien écrite mais assez lisse nous conte la création de la Mystery Society, une agence ayant pour but de montrer la vérité. Les points positifs sont que cette histoire s'adresse à un public large, qu'on y trouve pas d'excès en tout genre. Par contre, les obstacles rencontrés par les protagonistes ne durent jamais bien longtemps un peu à la manière d'un James Bond des années 80. Le méchant, quant-à-lui, est hélas digne d'une cour de récréation, tant dans son dessin que dans son comportement. L'équipe, hétéroclite, évoque pour moi certains albums de Tintin, dans lesquels on trouve un Capitaine, un journaliste, un Professeur... Au final, on s'attache à cette équipe.
Le point négatif est que la série s'est arrêtée. Les perspectives de développement des personnages sont donc réduites à néant.
Pour le dessin, Fiona Staples réalise un bon travail. Le design des personnages est plutôt sympathique (le méchant mis à part) mais les décors sont en revanche assez pauvres.
Bref, c'est quand même pas mal et, avec un peu plus de consistance, ça aurait valu une étoile de plus.