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ddidas est une petite fille comme les autres, à deux exceptions près: elle aide son papa à ramoner les énormes et innombrables cheminées de sa ville, parce que certains conduits sont trop petits pour qu'il puisse passer ; et elle est sujette à des évanouissements fréquents, qu'elle note scrupuleusement dans un petit carnet. Depuis la disparition de sa mère, sa vie tourne autour de celle de son père: elle l'aide comme elle peut, elle fait de son mieux, sans se plaindre, mais son fardeau est lourd...
Koma, c'est le passage à la BD "grand public" pour deux auteurs reconnus du milieu indépendant, Wazem (presque Sarajevo... ) et Peeters (Pilules bleues, Lupus...). Pour leur premier essai chez les Humanoïdes associés, ils nous livrent une bande dessinée tendre, aux allures de conte, centrée sur une petite fille un peu spéciale mais formidablement attachante.
Koma ne nous donne pas de repère, que ce soit de lieu ou de temps. La ville où évolue Addidas possède un petit côté rétro et nordique, du fait des cheminées d'usine qui foisonnent absolument partout: on a l'impression d'être dans une ville du nord du début du siècle. le cadre paraît triste, maussade, mais une étrange poésie s'en dégage, due à la profession d'Addidas et de son père: ils sont ramoneurs, et la vision de la petite fille des cheminées, qu'elle aime énormément et où elle se sent rassurée, conditionne notre propre point de vue sur la ville. Et puis il y a une aura de mystère qui entoure cette ville: à quoi servent ces cheminées si nombreuses? Qui sont ces créatures qui vivent dans les sous-sols? Autant le dire tout de suite, le tome 1 soulève énormément de questions et n'apporte absolument aucune réponse...
Le point fort de Koma, en plus de son ambiance de conte de fées, c'est le personnage d'Addidas. Wazem et Peeters ont réussi un coup de maître en nous décrivant une petite fille à la fois réaliste et adorable dès la première seconde. Que ce soit dans ses mimiques, ses attitudes et ses manies, croquées avec une grande tendresse par un Peeters au trait toujours aussi élégant et souple, ou dans ses paroles ou ses réflexions, on ne peut s'empêcher de s'attacher à elle. Sa relation avec son père est à la fois normale et en même temps se rapproche fortement d'une complicité entre deux amis: ils se sentent tous deux perdus à cause de la mort de la maman d'Addidas, alors ils se soutiennent et se protègent à tour de rôle. Mais alors qu'elle a besoin d'un papa sûr de lui et protecteur, Addidas doit de plus en plus être un soutien pour lui. Elle trouve donc dans les cheminées de la ville un endroit qui la rassure sans contrepartie.
Koma s'avère indispensable, prenant de bout en bout, superbement dessiné et raconté, teinté d'une touche féerique et fantastique à la Alice au pays des merveilles très attachante, et diablement frustrant car très très court: la moitié de l'album ou presque est muette.
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