A
près les ravages causés par la sédition Nika de janvier 532, l’empereur Justinien entame la reconstruction sa capitale en procédant à un embellissement unique dans l’Histoire. Sur le plan politique, il lui faut faire face au défi lancé par Gélimer, le nouveau roi de Carthage. Alors qu’il veut réunifier l’Orient et l’Occident de l’empire romain, il ne peut laisser passer une telle provocation : la mythique cité doit être détruite une seconde fois. De son côté, l’impératrice entreprend une campagne à travers les provinces, dans le but de restaurer son image auprès du peuple. L’expédition n’est pas sans risques, et c’est pourquoi elle demande à Maxence – qui cherche à se dégager de sa troublante influence – de revenir à ses côtés pour assurer sa protection.
Avec ce second épisode de l’adaptation de son roman éponyme, Romain Sardou renoue avec le souffle de l’aventure. Guerre, pouvoir, stratégie, séduction forment un cocktail plutôt réussi, qui emporte le lecteur dans les pas de la vraie héroïne de la série, pour le moment en tout cas, Théodora. C’est en effet elle qui se trouve au centre de tout, participant aux décisions politiques et manœuvrant afin de renforcer l’empire et sa propre position. Le personnage brossé par l’écrivain s’avère attirant, bien sûr du fait de sa plastique avantageuse, mais surtout par son sens politique et sa volonté farouche et impitoyable. Maxence, tel l’insecte dans la lumière, est irrésistiblement entraîné et paraît bien falot en comparaison.
Forte de l’aura de cette reine, l’intrigue est bien construite, la partie romancée se fondant habilement avec la réalité historique, et finalement plaisante. Le dessin de Carlos Rafael Duarte, dans un registre réaliste qui sied bien au genre du récit, a gagné en vie par rapport au premier tome, ajoutant ainsi l’attrait à l’efficacité.
La série semble maintenant bien lancée et a tout pour offrir aux amateurs de Moyen-âge naissant une saga divertissante au sein d’un contexte historique intéressant.
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