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n 1985, dans Retour vers le futur, Robert Zemeckis utilisait une De Lorean DMC-12 pour remonter le fil des ans. Plus pragmatique, Benoit Drousie a recours à une 4L rouge répondant au doux sobriquet de Mam’zelle Estérel. Exit 1973 et sa maladie d’amour, et bienvenue en 1969, quand Gainsbourg allait et venait et que la France pansait ses blessures de Mai.
Plutôt que de suivre le cours de son histoire, le scénariste de Marina prend le contre-pied de toute logique narrative. Nous voici en été 69, quatre ans avant la naissance de Pépette.
Ce nouveau volet des Beaux étés s’inscrit dans la veine du précédent, mais en plus tendre et joyeux. La calanque est d’une insouciance qui devient rare ces derniers temps. Certes, il y a une bonne dose de nostalgie que les plus jeunes trouveront désuète et hors de propos, mais ceux qui ont connu les migrations sur la Nationale 7 durant les Trente glorieuses prendront peut-être différemment la chose. Zidrou remet au goût du jour la magie des grands départs, celle où tout est possible. Il réinvente l’aventure au coin de la rue avec une naïveté d’une simplicité déconcertante.
Progressivement, le dessin de Jordi Lafebre atteint sa pleine maturité. Tout est là, de la précision du trait à l’empathie pour ses personnages. Visiblement, le jeune graphiste ibérique a son récit totalement en main, il ne lui reste plus qu’à la laisser vagabonder selon sa guise au gré des planches.
Finalement, le bonheur peut se raconter ! Cela fait même de beaux albums…
Comme dit si bien Pierre quand il a son père au téléphone : « le bonheur ça ne se raconte pas ». Voilà, je crois que tout est dit, pas besoin de discourir sur ce deuxième album. Il se suffit à lui-même.
L’amour, la tendresse, la complicité des personnages donnent le frisson. Ils savent profiter du bonheur présent et cela n’est pas si simple.
A chaque époque ses moments de joie mais ceux racontés ici, avec cette manière de vivre, cette nature presque idyllique, semblent bien révolus. C’est beau…
Nos amis belges repartent en vacances dans le sud de la France et ... c'est tout, une nouvelle fois ! Les "héros" de cette série farnientent au bord de l'eau tandis que le lecteur s'endort dans son fauteuil. On aimerait s'y attacher à cette famille, mais ce n'est hélas pas possible; il ne se passe tellement rien dans ces albums, que l'on s'ennuie ferme. Reste finalement les très bons dessins et la nostalgie d'une époque révolue pour rendre la lecture un tant soit peu agréable.
Dans la même veine que le 1er opus, un album qui reste sympathique mais qui flirte cette fois dangereusement avec la caricature. Le côté "baba cool" des parents, excessif à mes yeux par rapport au 1er album, leur fait perdre de la crédibilité et donc de l'empathie.
Les dessins sont toujours aussi agréables et adaptés à cette tranche de vie.
J'avais été déçu par la premier album. Les bonnes notes sur le 2ème m'ont encouragés toutefois à lire la suite. Encore une déception! Je n'ai pas été accroché par la magie décrite par les autres lecteurs. Derrière, les petites scènes de vacances familiales, il ne se passe strictement rien. J'ai accéléré la lecture à mi-BD en espérant quelque chose de consistant, mais rien, le néant.... Et à la longue, cette famille devient plus agaçante qu'attachante,
Très bon album. Il sent bon les vacances et la nostalgie...
L'histoire est vraiment sympathique, les personnages aussi. Les clins d'œil qui jalonnent cet album sont parfaits et rappelleront un souvenir à chacun (Le sirop Typhon, les premier pas sur la Lune, le Tour de France, etc.)
Le dessin de Jordi Lafebre est toujours aussi joli et véhicule toujours autant de sentiments et d'émotions. Il en est de même pour les couleurs.
Bravo !
Formidable album, la magie continue !
Je n'ai pas bien compris pourquoi le tome 2 (1969) se déroule avant le tome 1 (1973), mais finalement, cela ne m'a absolument pas dérangé.
Chaque album est une histoire complète, même si des liens évidents les relient.
Je ne sais ce qui est le plus admirable, dans ces albums :
Le dessin ébouriffant de virtuosité, ou la multitude de petits détails de la vie heureuse racontée par le scénariste ?
Je n'ai pas la réponse (même si je pense que tout part du scénario, et donc, de Zidrou), mais j'ai pris un pied immense à lire ce 2ème tome, ne comportant pas de passage triste (cancer), cette fois, ni de délire onirique (tchouki).
Mais je rêve de vivre d'aussi belles vacances que celle de cette famille nombreuse belge.
C'est une variation sur le tome des vacances au soleil façon "nationale 7", et le résultat est exceptionnel. Impossible de résumer là 54 pages de bonheur simple, il faut lire l'album.
Au moment où j'écris ces lignes, la France est une nouvelle fois touchée par la barbarie, dans le sud (à Nice). Cet album doit nous rappeler ce que doit être la vie, une invitation au bonheur partagé et le refus des (faux) plaisirs solitaires frelatés.
Zidrou et Lafebre (bien aidés par les couleurs sublimes de Pena, que j'ai oublié de citer pour le 1er album) ont produit un chef d'oeuvre, dans ce qui est le plus difficile à recréer : la magie du bonheur.
Si cette série n'est pas primée à Angoulême, alors c'est que le monde de la BD ne sait pas reconnaitre le génie créatif et se fourvoie dans le nombrilisme nihiliste.