P
our la seconde saison de Eternal, Batman et son entourage se trouvent une nouvelle fois confrontés à une organisation secrète, dirigée par une dénommée "Maman". Nightwing et les autres jeunes prodiges vont plonger dans une affaire faisant directement échos au passé du Chevalier noir qu'ils considèrent comme un père.
Batman Eternalfut un succès pour DC Comics, et l'éditeur a donc décidé de proposer un nouvel hebdomadaire qui en France sera publié sous forme de copieux volumes. Comme pour la première série, Scott Snyder et James Tynion IV seront en charge de la trame de l'histoire, alors que les scénarios des différents segments seront confiés à toute une brochette d'auteurs, tels que Geneviève Valentine ou Tim Seeley. Le concept a déjà fait ses preuves et même s'il y avait des longueurs dans la précédente tentative, elle avait proposé de nombreux passages dantesques, et surtout permis de remettre sur le devant de la scène tout un panel de vilains de la Bat-galerie, sans oublier d'impressionner par un final épique et réellement impressionnant.
Pour le début de la série, les questions sont plus nombreuses que les réponses évidemment. Les scénaristes n'hésitent pas à faire subir des épreuves terribles, parfois désarçonnantes, aux protagonistes. Ils s'amusent à les faire souffrir et à les soumettre à des périples ou à des ennemis étranges comme cette bande d'enfants rappelant les élèves de l'école du Léviathan, présente dans les écrits de Grant Morrison. Les premiers épisodes posent une base solide pour une aventure qui sera sûrement riche en mystère et en interrogations.
Graphiquement, plusieurs dessinateurs se succédent pour donner vie aux personnages, notamment l'excellent Tony Daniel, Steve Pugs ou encore Ronan Cliquet. Cette organisation permet à des artistes de donner une seconde jeunesse et une approche différente à la vieille citée et aux créatures qui la hantent.
Assurément Batman & Robin Eternal est une bonne surprise qui fera plaisir aux fans du détective et de ses compagnons, comme aux novices qui ne connaissent pas encore l'univers papier de Bruce Wayne.
Cette série fait office de seconde saison à Batman Eternal. On y retrouve en effet les mêmes scénaristes – Scott Snyder et James Tynion IV –, les mêmes impératifs de publication – une série hebdomadaire, de multiples dessinateurs dont le très bon Tony S. Daniel – et les mêmes codes : une machination tentaculaire nécessitant l’intervention de toute une galerie de personnages pour en venir à bout (Batman & Robin Eternal 2015, #1-12).
L’intrigue se déroule chronologiquement après le combat de Batman contre le Joker (dans Batman: Endgame), le chevalier noir est donc en retrait et seulement présent lors des flash-back. D’une manière générale, il s’agit d’ailleurs plus d’une histoire de Robin que de Batman, tous répondent présents – Dick Grayson (Nightwing), Jason Todd (Red Hood), Tim Drake (Red Robin) et Stephanie Brown (Spoiler) – à l’exception notable, et temporaire, de Damian Wayne. Si l’on y ajoute Harper Row, une des dernières créations de Snyder, et un nouveau personnage énigmatique – Cassandra Cain –, cela donne une galerie de second rôles très voire trop importante. Il faut vraiment aimer entendre le point de vue de toute la Bat-family et passer des acrobaties de l’un à celles de l’autre pour apprécier cette histoire.
Dans cette histoire justement, les Robin et leurs associés partent à la recherche de Maman (un drôle de nom pour un vilain mais en l’occurrence plutôt approprié), un adversaire dont la particularité est le conditionnement d’orphelins pour en faire des agents dormants (un peu à la manière du film Salt). Les révélations sont distillées au compte-gouttes, on traine parfois un peu en longueur et les cliffhangers sont souvent artificiels mais, malgré tout, on a vraiment envie de savoir de quelle manière Bruce Wayne pourrait être mêlé à ce trafic.
A noter qu’il est préférable d’avoir lu au préalable les aventures respectives des différents Robin, période New52, pour en saisir toutes les références.