C
ela fait un an maintenant qu'Antonio est décédé. Ses enfants se sont enfin décidés à s'occuper de la demeure de ce dernier. La garder ? La vendre ? Ils hésitent encore. La première chose à faire est de la maintenir en état et il y a du travail.
Jolie fable sur les liens familiaux, les souvenirs et le temps qui passe, La maison peut également se lire comme un constat sur l'importance de savoir s'arrêter de courir et prendre un moment pour se rappeler qui nous sommes et d'où nous venons. Même s'ils sont très différents, Vicente, José et Carla « sortent » du même moule et partagent une foule de points communs que leurs existences respectives ont malheureusement estompé avec les années. Durant ces quelques jours de bricolage forcé, ils doivent d'abord ré-apprendre à se connaître avant de pouvoir vraiment partager ce qui les unit : leur origine. Fait d'incessants retours en arrière (parfois un peu difficiles à suivre), le scénario couvre plus de six décennies. Les réminiscences de certains étant différentes de celles des autres, le puzzle se forme et se déforme au fil des pages avant de présenter une image claire et nostalgique. N'importe qui ayant dû démêler des vieilles histoires de famille avec des frères et des sœurs devraient parfaitement s'identifier à ces protagonistes aux caractères bien trempés.
La narration est évidemment centrée sur le bâtiment. Reprenant l'unité de lieu du théâtre, la mise en scène s'avère très bien pensée. Toutes les actions finissent immanquablement par concerner les murs ou le jardin forçant ainsi les personnages à se pencher sur leurs propres fondations. Pour emballer le tout, le trait assuré et les très belles couleurs du dessinateur s'avèrent plaisantes à parcourir et donnent beaucoup de vie à ces péripéties domestiques.
Le ton posé et sincère – l'histoire est en grande partie auto-biographique – de Paco Roca se révèle plus qu'agréable et rend La maison particulièrement touchant.
Ce n'est certes pas la première fois que je lis ce genre de bd sur des enfants qui perdent leurs parents et qui doivent se séparer de la maison familiale empreinte de souvenirs. La trame est hyper classique.
Alors, on essaye de se raccrocher à autre chose comme par exemple la sympathie des personnages. Encore faut-il les apprécier ce qui ne sera pas gagné d'avance. Mais bon, ce genre de bd joue sur la nostalgie du passé, sur les non-dits et sur le fait qu'un enfant se détache progressivement de ses parents pour voler de leur propres ailes.
L'auteur Paco Roca m'avait habitué à mieux. Ce n'est pas mauvais mais c'est déjà trop vu sans qu'il y ait ce petit plus qui ferait alors toute la différence sur d'autres oeuvres traitant exactement du même sujet. En tout cas, très déprimant pour ceux qui viennent de perdre un parent. Mais bon, c'est la vie.
"La maison" est tout à fait recommandable pour qui aime les histoires toute simples, universelles et sans prétention. Celle-ci (les retrouvailles d’une fratrie dans la maison familiale après la mort du père) est agrémentée d’un graphisme modeste mais agréable et parfaitement adapté au scenario.
Tout sonne juste et la pointe d’émotion qui teinte les pages au fil de la lecture est sincère.
Une BD honnête, nuancée et sensible.
Je n'avais jamais lu de BD de Paco Roca auparavant. Et pour une première lecture, c'est plutôt pas mal.
Côté graphique, le trait est plutôt simpliste mais pas inesthétique pour autant. Les couleurs sont bien traitées et le tout véhicule ce qu'il faut d'émotion.
Côté scénario, j'ai d'abord pensé "Ça y est ! Encore une histoire à propos d'un père et de son fils, pleine de bons sentiments, de regrets et d'occasions manquées". Alors là oui, mais non. Ce bouquin est un peu plus original que ça et l'histoire va un peu plus loin, même si elle aborde des situations que nous avons tous vécu ou que nous vivrons tous et toutes. Ça reste une belle histoire familiale qui évoque la vie et qui sent bon les souvenirs.