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oujours à la recherche de Yun Shao, leader de la rébellion chrétienne, les pilotes sont plus que jamais en alerte. Par ailleurs, une usine européenne de véhicules solaires, à Haigon, est bloquée par une grève que le gouvernement chinois compte ignorer. Pour parer à toute éventualité, Louise - entre deux contraintes familiales - et ses compagnons d'armes sont mobilisés. Le but ? S'assurer que la situation ne dégénère pas, préserver les intérêts financiers et la sécurité des ingénieurs étrangers présents sur place. Mais avec la tension ambiante, la plus anodine des actions peut faire exploser chaque situation et causer des dégâts dans les deux camps.
Le Feu d'Hadès avait exposé les forces en présence, symbolisées par deux femmes, Louise et Yun Shao, aux vies et objectifs si opposés. Fanatisme armé pour lutter contre l'oppression et la misère d'un côté, technologie au service du droit et des profits des actionnaires. Avec Post-Trauma, Sylvain Runberg (Orbital, Millénium) continue de développer des thèmes d'actualité : extrémisme religieux, ingérence politico-militaire et guerre « propres ». Afin de pointer les dérives liées aux conflits menés par écrans interposés, il met en lumière le détachement que les soldats peuvent avoir dans ces batailles déshumanisées. Le scénariste évite de tomber dans le piège du manichéisme en brossant des portraits complexes, ni totalement innocents ni foncièrement mauvais. Ainsi, il expose les failles et les faiblesses de chacune de ses héroïnes laissant au lecteur le soin de cautionner, d'expliquer ou condamner leurs choix. L'idée était ambitieuse et aurait certainement méritée plus de place pour être exploitée pleinement. Il est dommage de ne pas pouvoir creuser davantage certains personnages du tome un, comme la psychologue. Composant avec cette contrainte, l'auteur, jouant d'ellipses, parvient toutefois à aller au bout de sa réflexion : les conséquences d'une telle distance - au sens propre comme au figuré - entre assaillants et cibles ou la dépendance créée entre le soldat et son arme.
Pour la mise en images, Louis (Tessa agent intergalactique) l'accompagne. Son sens du dynamisme n'est plus à prouver, il le met une nouvelle fois en pratique avec succès : un découpage efficace et des cadrages judicieux rendent les scènes de combats lisibles et fluides. Malheureusement, les lacunes morphologiques sont criantes et brisent, par moment, l'élan d'immersion. Mal maîtrisés, les visages étonnent et font sortir le lecteur du récit aux moments où le propos méritait plus d'attention. Au final, l'impression globale est en demi-teinte.
Si l'idée est intéressante, le traitement n'est malheureusement pas à la hauteur, la faute à un dessin bien trop approximatif et à des contraintes de pagination qui laissent les promesses du premier opus au stade d'espoir.
Cet avis vaut pour les deux opus de cette BD.
A quoi reconnaît-on une BD de qualité ?
A ses dessins exemplaires et fourmillant de détails ? A la qualité des dialogues ? A l'enchaînement des séquences ? A l'écriture des personnages ? A la qualité de son scénario ?
Malheureusement pour "Drones", ce sera l'exact inverse de tout ce qui a été précédemment écrit.
En effet, les dessins sont moyens et manquent de détails.
Les dialogues ne sont pas bons, un exemple frappant est le premier dialogue (sous la ceinture) de la première planche qui met dans le ton !
Les séquences s'enchaînent très vite afin de boucler sur deux albums alors qu'il en aurait fallu au moins trois pour approfondir les personnages et les thèmes abordés car il y en a masse.
Dans cette BD, nous avons également le jeu des 7 quotas: à savoir un noir, des femmes, des pacifiisto-végans, des méchants intégristes religieux (sur lesquels je vais revenir après),... il ne manquait que la communauté LGBT et le compte y était !
Enfin le summum du ridicule est atteint avec le scénario qui met en scène des méchants terroristes... catholiques !!! Sachant que la religion chrétienne est basée sur l'amour et le respect de son prochain, il est absolument inconcevable d'avoir ce genre de terroriste dans le monde aujourd'hui, n'en déplaise au scénariste qui a voulu jouer au malin !!!
Pour toutes ces raisons, je lui mets un zéro pointé.
A zapper.
L'univers, le scénario et les personnages développés dans le premier tome étaient forts intéressants. La déception n'en est que plus grande. Les dernières pages donnent l'impression qu'il fallait impérativement boucler l'histoire en respectant la pagination imposée, quitte à saborder tout ce qui avait été construit auparavant. Alors, évidemment, il y a matière à réflexion sur les excès de l'armée, des groupes industriels, des extrémistes religieux ou même des anti-militaristes. Mais ces sujets auraient sans doute mérité d'être développés bien plus longuement. On a l'impression que l'auteur voulait évoquer tous les excès de notre monde en quelques pages seulement. Il n'y manque guère que le réchauffement climatique ! Les regrets sont d'autant plus grands que la série avait tout pour être intéressante.
Un fameux gâchis...
Un scénario d'actualité dans un futur pas si futuriste que cela. Un portait des contradictions de notre monde. Dommage que l'auteur n'aient pas pu développer les personnages car limité par la pagination. Dommage que le graphisme ne soit pas à la hauteur.