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eus et Héra sont moribonds. Profitant des derniers pouvoirs qui lui restent, la déesse favorise la naissance de jumeaux possédant du sang des Titans. L’un des enfants sera fort mais stupide. Le second, bénéficiant de l’attention du couple qui régnait sur l’Olympe, sera intelligent avide de découvertes et de science. Mais les dieux accordent rarement des faveurs gratuitement. L’élu devra également honorer une promesse faite à ses protecteurs, même si le savoir accumulé l’incline plutôt à les trahir pour son propre bénéfice et celui de l’Humanité. Mais au jeu de dupes, certains ont beaucoup plus d’expérience.
Le scénario de ce septième numéro de la série Oracle est l’œuvre d’Antoine Tracqui, qui signe ici sa première œuvre dans le 9ème art. Comme il se doit, il bâtit un récit au sein duquel humains et immortels se livrent à un jeu où chacun, en fonction du contexte, se sert de l’autre, en essayant d’en tirer le maximum de profit pour les uns et d'en donner le moins pour les autres. Bien entendu, l’intrigue s’articule autour de la mythologie grecque, mais également égyptienne et hébraïque, ou encore du passé lointain (Mycènes) des contemporains d’Homère. Tout est agencé pour venir se raccrocher plutôt habilement à l’un des mythes les plus célèbres de l’Antiquité.
Il est facile de se laisser prendre par cette histoire quand bien même elle est un brin trop bavard. Cela se ressent au niveau de la mise en scène, les dessinateurs, Emanuela Negrin et Lucio Leoni, multipliant les cases, faisant perdre ainsi un peu de fluidité. Heureusement, leur travail, malgré quelques imperfections sur les visages, soutient agréablement cette aventure.
Oracle poursuit son périple. Si cette étape n’est pas exceptionnelle, elle mérite tout de même que l’on s’y attarde.
Une histoire bien démarrée, mais qui s'écroule sous le poids de ses propres contradictions.
Le gros problème, c'est que même si la série présente les dieux de manière bien réelle au courant de la série, notre héros, Deuteron, n'est pas certain de leur existence. Il les côtoie, il leur parle, ils influent sur sa vie... mais il ne sait pas s'ils existent vraiment! Ça n'a aucun sens. La série a déjà flirté avec ce concept dans le passé, mais jamais au niveau présenté ici. De plus, Tracqui ose présenter Moïse et le concept de Dieu unique comme une autre possibilité... mais... les dieux grecs existent vraiment dans cet univers!!!
Je n'ai pas du tout adhéré à cette incohérence. Si l'histoire s'était concentrée sur l'appel de l'aventure de Deuteron et sur son désaccord avec les dieux, c'eût été bien meilleur! Bah! Quel gâchis.