« You're here, there's nothing I fear
And I know that my heart will go on
We'll stay forever this way
You are safe in my heart
And my heart will go on and on. »
Londres, mai 1912. Alors que le terrible naufrage du Titanic est encore dans tous les esprits, la commission d'enquête chargée d'établir les faits et les responsabilités de cette tragédie ouvre ses travaux. Les différents acteurs et survivants sont sommés de s'expliquer, au sujet du pourquoi et du comment. Premier coup de théâtre : différents témoignages parlent d'un mystérieux navire qui n'aurait pas répondu aux appels au secours ! Des vies auraient donc pu être sauvées ! Alors que le scandale éclate, les dirigeants de la White Line cherche à tout prix un bouc émissaire pour sauver la réputation de la compagnie maritime. Ils trouvent en Stanley Lord, le capitaine du Californian qui lui aussi se trouvait sur la zone de la catastrophe, un coupable tout désigné. En effet, trompé par les feux de l'élusive embarcation inconnue, il n'avait pas eu la possibilité de s'approcher et de secourir des rescapés. Malgré ses explications, Lord est condamné, autant par les enquêteurs que par la foule. Connaissant la droiture de l'homme, Margaret Wade ne peut accepter cette situation injuste. Elle entame sa propre investigation. Celle-ci va rapidement mettre à jour des indices troublants…
Avec Le naufrage du Titanic, Alcante met à jour un nouveau complot qui, au-delà de la célèbre collision avec un iceberg, aura des conséquences géopolitiques importantes. Sans jouer sur la démesure, l'intrigue, faite d'une succession d'événements à la fois plausible historiquement et disposant d'une certaine logique interne, s'avère globalement bien pensée. Pour ce qui est des détails, le résultat est moins percutant, tant la piste que suit l'héroïne est un peu trop cousue de fil rouge. De plus, le scénariste pioche allègrement dans les clichés pour meubler son récit, tandis que, sans doute par manque de place, certaines ellipses s'avèrent audacieuses. Au final, sans vraiment décoiffer, cette série B est agréable à parcourir et devrait réjouir les lecteurs amateurs du genre.
Graphiquement, là aussi, pas de réelle surprise, Bernard Kollé et I.S. Fiki rendent une copie certes très propre, mais terne. Très léché, le style réaliste est au point, mais manque drastiquement de vie. Tout est net, sans bavure et sans réelle personnalité. Les salons de la haute société, les bouges du port et même l'Atlantique nord se ressemblent et se confondent. En contrepartie, la lisibilité est évidemment exemplaire. Le résultat est précis et bien calibré, mais aurait supporté un plus de nerf ou de profondeur.
Album tout à fait captivant, bien sûr.
Une interrogation sur la logique du scénario, toutefois: pourquoi le second personnage, Lord Buckington, a t-il sauvé de la noyade l'héroïne, Margaret, sachant qu'il était le criminel et le comploteur?
La laisser se noyer avec l'indic aurait été plus simple, logique... tout en clôturant d'entrée de facto toute cette aventure ?! :-)
Un des meilleurs albums de cette série qui me passionne. Le scénario bâti comme une véritable intrigue policière tient la route à tout moment et rend l'histoire à la fois crédible et palpitante. Que dire du dessin qui sublime le tout? les ambiances de brouillard, les paysages et l'architecture sont superbement rendues. Ne manquez pas ce point de vue DIFFERENT (ce n'est rien de le dire) de l'histoire ! Ne venez pas chercher l'histoire de James Cameron vous ne la trouverez pas ici !