U
n chien et un chat, tous deux experts en philosophie de comptoir, se promènent dans un zoo et dissertent gaiement au gré de leurs rencontres avec les différents animaux.
Ne serait ce rose flashy qui orne la couverture, on dirait presque dans la présentation un vieil album de Benjamin Rabier. On y trouve aussi des animaux bavards loin d’être idiots et le lettrage des titres est évocateur… mais la comparaison s’arrête car cet album est d’abord un recueil loufoque de gags en une planche. C’est même le troisième de la série, mais pour qui ne la connaissait pas, aucun problème… on se fond avec une facilité déconcertante et avec jubilation dans cet univers absurde, où le non-sens le dispute au politiquement incorrect.
Tout ici est décalé : saynètes extravagantes qui mettent à l’honneur un rhinocéros royaliste, un éléphant inventeur fou, un phoque qui clame son hétéroséxualité. Un graphisme faussement naïf, accentué par ses couleurs acidulées, aussi dépouillé que les dialogues directs et impayables.
Le concept est réjouissant, la réalisation parfois inégale. On sourit, on rit, on est interpelé, choqué… et on passe aussi parfois complètement à côté, en se demandant si le gag est loupé, ou si c’est du dix-huitième dégré. Koechlin est talentueux et insolent, il provoque, et joue habilement la carte de l’intelligence pour ne pas être insupportable.
Spécial, dérangeant, étonnant, et surtout drôle le plus souvent… et vous hésitez encore ?
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