C
onstantine, de nos jours. Martin en a fini avec sa mission et doit rentrer en France mais attaqué sur le chemin de l'aéroport, et ce malgré l'escorte de gendarmes algériens, il ne l'atteindra jamais. Embarqué dans les rues de la vieille ville, entre courses-poursuites et planques discrètes, c'est l'occasion pour lui et Ahmed, fonctionnaire local et compagnon de galère, de revenir sur la récente histoire de ce pays, les relations avec la France mais aussi les forces en puissance.
Avec cette histoire d'espionnage, Fred Duval (Travis, Wonderball) s'offre l'occasion idéale de revenir sur le passé mouvementé de l'Algérie. Documenté, son récit rappelle les relations politiques et diplomatiques, tant officielles qu'officieuses, entre les deux pays mais aussi l'émergence du G.I.A. et du F.I.S. ainsi que leurs conséquences, notamment la montée du terrorisme - élément d'autant plus pertinent dans le contexte actuel. Usant de tout son savoir-faire, le scénariste délivre les informations avec parcimonie, que ce soit sur son héros - charismatique et visiblement rompu aux missions secrètes - et les raisons de sa présence de ce côté de la Méditerrannée, comme sur les motivations de ses poursuivants ou bien encore le passé des personnages secondaires. Le mystère est donc de mise et difficile de présager de la direction que l'auteur empruntera pour la suite. Pourtant, malgré sa densité et ses zones d'ombre, la lecture reste totalement immersive tandis que l'action, omniprésente, lui confère une tension de tous les instants.
Pour illustrer cette aventure, Stéphane Créty s'est joint à lui. Dans son style reconnaissable, le dessinateur met tout son art au service d'un dynamisme en adéquation avec le rythme souhaité par son complice. Cadrages cinématographiques et trait réaliste nerveux, tout concourt à embarquer le lecteur à cent à l'heure dans les pas de leur énigmatique barbouze. Pour compléter l'équipe, c'est Julien Maffre (accompagné de Guillaume Grzecka) qui prend en charge les couleurs : nettes, justes et efficaces, elles retranscrivent à merveille les ambiances chaudes de la ville comme celles de l'intrigue.
Très réussi, Constantine est un album d'espionnage dense et nerveux qui permet de revenir sur une région méconnue et une histoire quelque peu oubliée. Une remise à niveau nécessaire et intéressante en attendant la fin de ce diptyque prévue dans un an.
Une bd qui porte sur un espion français. Ce premier tome se passe dans la belle ville de Constantine en Algérie. Il nous permet de mieux comprendre la situation de ce pays après les fameuses années noires.
On comprend également le rôle joué par la France alors que près de 7 millions d'individus ont des origines algériennes. Ce chiffre ne sort pas du chapeau comme cela. C'est dans la bd en question. Bref, il y a des liens parfois troubles dans les relations entre ces deux pays.
Le traitement est plutôt efficace. Cependant, on ne se prend pas d'affection pour le héros et c'est un peu froid. Par contre, la crédibilité des situations est assurée et le scénario se tient. C'est une vraie bd d'espionnage de notre temps avec une vraie toile de fond géo-politique. Le trait est également assez sombre mais réaliste. Un ensemble plutôt convaincant.
J'ai bien aimé l'histoire meme si elle est bien compliquée et j'ai du mal des moments à suivre le heros pire que RAMBO , il evite à lui seul tout les traquenards Par contre le dessin me laisse plus neutre : les couleurs , le cadrage , les visages me decoivent un peu , pas aussi enthousiasmé que ca mais à lire quand meme
Excellente BD !
De l'originalité dans le scénario, les références au passé et aussi dans les couleurs de cette BD. De l'inattendu : je ne pensais pas voir Stéphane Créty sur ce terrain-là et le choix du lieu de l'action est lui aussi une surprise.
Bref, j'ai été captivé par cette BD qui évoque simultanément le passé, le présent et le futur commun de la France et de l'Algérie. On croise, dans cette histoire, beaucoup de personnages, souvent justes, parfois bléssés voire meurtris. Le rythme de l'histoire est très bon lui-aussi. Donc un grand bravo à Fred Duval, qui excelle une fois de plus (et pas que dans la SF et l'anticipation).
Enfin, mention spéciale à Stéphane Créty qui, après Masqué et Star Wars nous montre qu'il a un large rayon d'action.
À lire d'urgence !
J'ai tourné quelques semaines autour avant de l'acheter, car pas convaincu par la couverture. Heureusement, en feuilletant la BD, je me suis ravisé. J'ai bien fait. Le scénario est de haute volée et le dessin conforme. On se croirait au cinéma avec la succession de plans très "ciné"géniques. Plus qu'à attendre de T2.
C'est un album paru chez Delcourt sous la bannière "série B", et généralement, cette collection ne nous trahie pas, surtout les séries scénarisées par l'excellent Fred Duval, un digne successeur des Charlier et Greg (tendance "Bernard Prince").
Et c'est encore le cas cette fois.
J'ai bien aimé cet album, preuve qu'un album introductif peut être réussi, efficace (pas comme "EXO", qui est raté parce que fade et sans saveur).
Il y a bien un peu de colonialisme qui va faire bondir certains (pour service rendu, un algérien obtient, après l'avoir demandé, un visa pour la France) mais ce n'est pas très grave.
C'est dans la lignée de "black op", dans l'efficacité du scénario, l'ambiance, l'utilisation du contexte historique, l'ajout de l'actualité et même le dessin, qui est impressionnant de maitrise. Un peu de "Homeland", de "007", de "Jason Bourne" dans le scénario, bref pas que de mauvaises choses.
Les auteurs qui ont repris "Bob Morane" feraient bien de s'en inspirer, car la comparaison ne leur est pas du tout favorable, et j'ai encore en travers de la gorge ce navet, pourtant dessiné par un dessinateur que j'aime bien, mais qui s'est perdu dans un scénario nullissime.
J'espère que la série durera plus que les 2 albums prévus.
Seul bémol : quelques scènes dont je me serais bien passé, où l'auteur a voulu visiblement démontrer un point de vue (la haine est mauvaise conseillère, la vengeance pas une bonne chose).
Ce passage, situé vers la fin, n'était pas indispensable dans une "série B".
En tout cas, merci pour ce bon moment de lecture.
Bonne histoire d'agent secret sur fond de Françalgérie, en lien avec l'histoire récente (reversement de Kadhafi en Libye) et plus ancienne (guerre civile des années 90 en Algérie).
Le héros, "Martin", véritable barbouze de la République, me plait car il est sobre et ne règle pas la situation (le merdier) dans laquelle il est coincé à coup de flingues.