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n Styrie, les hivers sont propices aux histoires les plus folles, même celles de morts traversant les siècles en s’abreuvant du sang des vivants…
S’inspirant du roman éponyme de Sheridan Le Fanu qui développa, dès 1872, les prémices d’un genre qui explosera en 1897 avec le Dracula de Bram Stoker, Pascal Croci s’attache à dépeindre l’attirance équivoque et réciproque entre le prédateur et sa proie. Dans ce récit écrit à la première personne du singulier, Laura confie au lecteur l'ambiguïté de ses sentiments et l’attirance charnelle qu'exerce sur elle sa troublante et mystérieuse cousine. Gothique et évanescent dans son approche graphique, l’album mise résolument sur le romantique comme sur l’attrait de l’interdit et les troubles qu’il suscite. Sur une telle partition, où l’esthétique l’emporte, le trait de Pascal Croci est à son aise et confère toute la sensualité dont il est capable à des héroïnes diaphanes et longilignes dont la troublante beauté ne saurait masquer l’ombre spectrale qu’elles projettent sur les murs.
Après celui d'Isabella Mazzanti ou celui de Sofia Terzo, le Carmilla de Croci suggère plus qu'il ne montre et permet de (re)découvrir près de cent-cinquante ans après, l’esprit… et une grande partie de la lettre d'un grand classique.
Étrange roman graphique, Carmilla de Pascal Croci aux éditions Paquet.
L'histoire adaptée par Pascal Croci est un prétexte pour nous faire découvrir son univers, en tous cas c'est ce que j'ai pensé au bout de quelques pages.
Ses dessins, ses couleurs, c'est fin, délicat, et son trait est reconnaissable de loin. Mais dommage, l'histoire arrive en second plan et j'ai cru finir l'album en ne regardant plus que les images...