Memphis 3. Le pays sans nom

L ouis et Roos ont tout oublié. Plus aucun phénomène étrange pour obscurcir leur quotidien jusqu’à ce qu’un homme leur propose une étrange gomme à mâcher. Tout leur revient alors en mémoire. Ils s’empressent de rechercher Kate qui a disparu, pour s’apercevoir que tout le monde affirme que la jeune femme était là pour un stage, et qu’elle est repartie chez elle à Springfield. Malgré toutes ces assertions, les deux hommes ne sont pas convaincus et reprennent leurs investigations. La rencontre avec un individu traqué par la police va marquer un tournant dans leur quête de vérité.

Ce troisième tome clôt la série Memphis. Jusqu’au bout, Rodolphe aura su entretenir le mystère de cette ville qui semble coupée du reste du monde et pour laquelle le temps s’est arrêté aux années 60. Jouant constamment sur l’ambigüité de révélations aussitôt remises en cause, le scénariste entretient un climat qui oscille entre complot et paranoïa. La conclusion de ce triptyque est solide et reflète le sérieux qui aura été la marque de fabrique de cette série. Ce sentiment se retrouve au niveau du dessin réaliste de Bertrand Marchal. Ce dernier soigne le travail sur les atmosphères, tant au niveau de l’expressivité des protagonistes que de la reconstitution de l’ambiance urbaine des années 60, bien accompagné en cela par le coloriste Sébastien Bouët.

Méticuleux et cohérent, Memphis a tout pour séduire les amateurs de mystères prêts à accepter que tout est possible. Toutefois, l’intérêt vient surtout du climat de secret et peu des personnages. Un brin d’empathie et de folie aurait constitué un plus.