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nspiré par Winchester '73, le célèbre western d'Anthony Mann, Jean-Pierre Pécau a eu l'idée de prendre comme témoin d'une époque un IS-2, le char d'assaut emblématique de l'arsenal terrestre de l'URSS. Ce mastodonte de fer et d'acier a été utilisé pour la première fois en 1945 et a continué d'être déployé jusqu'à la fin des années 50. Sa carrière ne s'est pas arrêté là pour autant, car de nombreux exemplaires ont été fournis à des « pays frères », comme Cuba ou l'Angola, au gré de la situation géopolitique. Fait encore plus extraordinaire, en 2001, un ultime vestige plus ou moins fonctionnel se retrouva sur la route des forces américaines au sommet d'un col afghan !
Sur le papier, cette approche transversale de l'Histoire par le biais d'un véhicule si incongru est originale et intrigante. Par sa masse et son rôle intrinsèque, un blindé forme à lui seul une métaphore de la violence aveugle et de la destruction. C'est également un objet de fierté (du 1er mai au 14 juillet en passant par le 9 septembre, il est toujours présent en bonne place dans tous les défilés militaires qui se respectent) et un témoin de l'évolution des arts de la guerre. À ses côtés, on trouve des servants (c'est ainsi que se nomment les hommes chargés de l'opérer) qui, à force de le côtoyer et de le bichonner, finissent par quasiment devenir partie intégrante de leur monstre à chenilles. Malheureusement, malgré cette richesse thématique, Pécau a préféré utiliser un fil narratif plus terre-à-terre principalement centré sur la machine et quelques épisodes clefs (la prise de Berlin, l'écrasement du soulèvement de Budapest en 1956, Cuba en 1960 et l'Angola à la fin des années soixante-dix). L'entreprise n'est pas désagréable en soi, mais, à force de multiplier les ellipses malheureuses et d'expédier sommairement ses personnages, le scénariste ne fait qu'effleurer son sujet et, pire, le perd en chemin. En effet, arrivé à la dernière page, le lecteur finit par se demander de quoi parle vraiment l'album. De l'objet ? De son rôle symbolique ? Des hommes qui l'accompagnent ?
Graphiquement, le duo formé de Senad Mavric et Damien peine passablement sur la piste de ce tank devenu légendaire au fil du temps. Sans être intrinsèquement mauvais, le trait est souvent hésitant et mal posé. Le style réaliste logiquement choisi par les auteurs s'avère au final très irrégulier (les personnages en premier lieu, mais également les différents véhicules dont les proportions changent d'une page à l'autre). Le résultat n'est pas catastrophique, mais, particulièrement dans le cadre d'un récit à volonté historique, pas assez précis ni suffisamment rigoureux pour convaincre.
La mire placée trop haute, Cette machine tue les fasciste manque sa cible et se referme avec l'impression de ne pas avoir su vraiment exploiter tout son potentiel.
Très décevant, comme d'habitude avec Pécau. Quel piètre scénariste, vraiment. Tout ce que l'ai lu de lui est raté.
Usine Octobre Rouge (Tankograd). Février 1945.
Un bébé survitaminé vient de sortir des chaînes de montage de l’usine Octobre Rouge : le Joseph Staline 2. Un monstre ! Il est doté d’un canon de 122mm ! Un calibre qu’aucun char n’a encore jamais adopté. De surcroît, il dispose d’un blindage des plus conséquents comme nul char russe n’en a jamais bénéficié. Son papa n’est autre que l’ingénieur Sergueï Souvarov. Souvarov envoyé au goulag par Staline. Puis, sur ordre du Petit Père des Peuples, il en a été extrait pour construire des chars. Où ? A Stalingrad ! Pendant les terribles combats, les chars T-34 sortaient de l’usine de tracteurs « Barricade » pour être immédiatement envoyés au combat. Souvarov porte un soin tout particulier à son 500e char. Il fait peindre une dédicace sur la tourelle de ce colosse : « Cette machine tue les fascistes ». En unité, ce tank recevra le n° 101. Il va être engagé dans la terrible bataille de Berlin où les pertes des Soviétiques seront terribles.
Par quel miracle ce char va-t-il se retrouver en 2001 en Afghanistan ?
Critique :
Le scénariste Pécau nous invite à suivre les aventures extraordinaires d’un char Joseph Staline 2 qui parti de Russie ira combattre en Allemagne, sera présent en 1956 pour écraser les velléités de liberté des Hongrois, sera ensuite livré aux Cubains, retraversera l’océan Atlantique pour appuyer les forces du MPLA en Angola… Et terminera sa carrière dans les montagnes afghanes de Tora Bora devant l’un des repères d’un certain Oussama Ben Laden…
Les dessins sont de bonne facture. Un cahier de 7 pages achève l’ouvrage avec des données techniques, des tenues de tankistes, le JS3, son successeur, et le char Tigre allemand.
C’est un scénario intéressant, mais je n’ai pas été touché par la grâce en le lisant.
Mais oui, ce tome 1 mérite ****
Le tome 2 plutôt ****
Quant au tome 3, je dirais ****
Que les grincheu(ses)x aillent se rhabiller : cette série est d’enfer !
PS : vivement le tome 4 qui s’annonce !!!
Cette machine ne tue pas que des fascistes mais également des êtres humains innocents. Ce fut le cas lors de la répression du printemps de Prague en 1956 ou encore des opposants au régime castriste lors de l’attaque de la baie des cochons en 1961. Il est vrai que tous les totalitarismes sont condamnables qu’ils soient d’ailleurs d’extrême gauche ou d’extrême droite.
On va suivre ce char ainsi que son créateur un peu illuminé sur différentes époques en se rendant compte du tumulte des époques. Le plus gros de l’œuvre se situera au printemps 1945 lors de la contre-attaque des bolcheviks sur l’Allemagne nazie. Il y a un déséquilibre manifeste avec les autres chapitres.
On ne s’attachera guère aux personnages mais on suivra surtout l’évolution de cette machine de guerre qui ne m’a pas particulièrement fasciné. Il y a certes un récit emprunt de l'Histoire mais également un aspect documentaire. Je retiendrais une ironie à savoir que l'ingénieur qui a mis cette arme au service de Staline avec une grande dévotion est un rescapé des goulags. Je n'aurais sans doute pas réagi de la même manière en de pareilles circonstances. Bref, les amateurs de chars seront comblés.
Le thème de suivre le parcours d'une arme est intéressant surtout lorsqu'il s'agit du monstrueux char soviétique Joseph Staline.
Cependant j'ai trouvé les dialogues très caricaturaux et l'histoire simpliste.
Donc note de 2,5 étoiles pour moi.
très bon album, avec de bons dessins sur le premier plan, car je trouve que les décore laisse a désiré pour certaines casses.
sinon une histoire bien scénarisée est étonnante . Clou du spectacle un cahier technique très intéressant pour les connaisseurs .
Après avoir lu le tome suivant " Krieg Machine " sur le Tigre, je me suis empressé d'acheter le tome 1.
Autant le tome 2 se focalise sur l'équipage, le "héro" de celui ci est un joli bébé de 46 Tonnes, modèle IS-2 sur lequel est inscrit le tire de l'album.
De source même de l'auteur ce livre est un hommage au film Winchester 73 qui raconte le passage d'homme en homme de ce fusil.
Le char passera donc d'équipage en équipage, époque en époque, et de pays en pays , pour finir en 2001 en pays afghan.
Le concepteur/ ingénieur du char Sergeï Souvarov, suivra jusqu'au bout son IS et l'on comprendra pourquoi il l'a nommé ainsi.
une superbe histoire et un très bon moment passé.
Merci à l'auteur et aux dessinateurs pour ce livre de toute beauté.
Attiré par le titre et la couverture, j’ai téellement apprécié de suivre l’existence aventureuse d’un char d’assaut depuis son URSS natale, jusqu’à l’Afghanistan, en passant par la Hongrie, Cuba, l’Angola. Bien sûr il ne s’agit pas d’un char ordinaire mais d’un IS2, le tueur de Panzers, accompagné de son créateur, et de ses équipages successifs De belles histoires dans un album généreux de 80 pages auxquelles s’ajoutent un cahier technique de 7 pages.
à lire absolument, oui, la formule colle bien à cette bd , juste une fin un peu trop rapide qui laisse sur sa fin...
j'ai beaucoup aimé cette histoire avec pour personnage principal un char emblématique de l'ex URSS.
le scénario tient bien la route comme les dessins très plaisants à mon gout.
la couverture est bien accrocheuse.
un très bon album