A
près les reprises de personnages mythiques, couronnées par des réussites variables (pour être charitable dans certain cas) ou les « aventures de » telle icône de la BD par x ou y, c’est au tour de Mickey d’être pris en main par quelques auteurs du terroir franco-belge. Après avoir remis en librairie quelques beaux fleurons des histoires de la souris, de Donald, Picsou et consorts, Jacques Glénat, en chef d’orchestre avisé, a confié la réalisation de quatre albums publiés cette année à Cosey, Tébo, Loisel et au tandem Trondheim/Keramidas.
En même temps que la rencontre Mickey-Minnie imaginée par le père de Jonathan (quelle merveille de couverture ! - et quelle réussite tout court) se dévoile tout en douceur et poésie, Mickey’s craziest adventures déboule avec fracas, pour un récit qui méconnaît presque tout du long le sens du mot répit. Dans les deux cas, l’empreinte des auteurs est réelle et adroitement assumée.
Pat Hibulaire et les Rapetou ont encore mis la main sur le butin de Picsou. Autour du monde (et au-delà), Mickey et Donald n’auront de cesse de retrouver leur trace et de rendre son magot au milliardaire.
Ce sera tout pour le synopsis. Il faut être très fort pour faire de ce très ordinaire du « peu commun » et surtout du personnel. Le pari est gagné, haut la main. L’histoire est banale et la pagination contrainte : partons en effet du principe que l’album présenté ne reprend grosso modo qu’une page sur deux d'un livre original oublié, commis il y a une cinquantaine d’années. Le genre de défi ludique dont raffole Lewis Trondheim. Exit, les séquences intermédiaires, les palabres. Ici, le pied au plancher est de rigueur et si on cause, c’est pour ciseler un bon mot ou pour résumer ce que le lecteur aurait pu voir dans les pages qui, soi-disant, n’ont pas été retrouvées.
Dès lors, Keramidas peut s’en donner à cœur joie : jungle - où il est comme un poisson dans l’eau ( !) -, désert, espace, temples, Atlantide, tous les lieux propices à l’aventure avec un grand A sont visités. Ce qui vaut à Donald des accents de lassitude de bourlingueur blasé de tous les parcourir à répétition au fil des récits. Les lieux, l’action, les machines extraordinaires, les personnages n’ont jamais la fadeur des productions de grande série (dans l’acception commerciale uniquement) estampillées Disney qui nous sont tombées plus d’une fois des mains. La galerie des têtes connues est fournie et a du « chien » (franchement, pas plutôt). La mise en couleurs, assortie de trames aux accents vintage aussi. Les bandeaux qui ouvrent chaque planche et qui sont autant de saynètes cerise-sur-le-gâteau se dégustent avec gourmandise
.
Et la grosse patte de la firme californienne, se fait-elle sentir ? Le duo aux manettes dit avoir retouché, à la marge, quelques textes, avoir déchiré un bas de page qui ne passait pas aussi ; mais qui s’étonnera d’un tel accroc dans un ouvrage supposé trouvé dans un vide-grenier ? Mickey qui est snobé par des gamins qui refusent pour une fois de lui rendre service, ou Donald à la recherche d’un… slip de rechange (une culotte, sorry) pour son acolyte, c’est du César Trondheim tout craché.
Mickey’s craziest adventures est un régal qui rebondit sans arrêt, y compris après la dernière page intérieure, les protagonistes, en mouvement perpétuel, touchant rarement terre (les voitures, comme sautillantes non plus) . Au fond, il n’y a que Minnie que tout cela laisse de marbre. Enjoy !
Mon premier achat de cette collection, j'ai bien aimé l'histoire, les illustrations et les couleurs. plutôt satisfaite
Bon bah ... que dire ?
Je l'avoue je n'ai pas compris qu'il s'agissait d'un faux, je pensais vraiment que c'était inspiré d'histoires des années 1960... jusqu'au gag sur le téléphone portable pas encore inventé.
Au-delà de ça, je trouve l'album sympathique : les dessins sont très jolis, les gags parfois truculents. Mais dans l'ensemble le récit nous laisse un peu sur notre faim.
La trop grande quantité de planches "perdues" casse trop le rythme. Au final je n'ai pas su être accroché.
Dommage car je lisais les "donjons" au CDI de mon college il y a 15 ans de cela et j'aurais fortement apprécié retrouver cet humour "à la Trondheim", finalement présent mais trop décousu .
A l'origine, j'ai acheté cet album surtout grâce aux dessins, j'avais quelques doutes sur l'histoire aux vues des avis divergents pris ça et là...
Je commence à lire, et même si j'accroche vraiment les dessins, je me dis que l'ensemble fait un peu décousu, que même si les gags sont drôles, le manque de liant frustre un peu à la lecture.
Mais passée cette première impression, on se laisse finalement prendre au jeu et on arrive vite à la fin de l'album.
Du coup je ressors assez satisfait de cette lecture. Les gags font souvent mouche et le fait de découvrir sous un nouveau jour (dessin, façon d'être...) des personnages que je connais depuis tout petit m'a fait passer un agréable moment.
Beaucoup aimé le précédent de Cosey. Beaucoup moins celui-ci ...
Je mets 3 pour la forme : l'album est très beau, bien produit dans ses effets de pages pour coller à l'histoire des "pages retrouvées".
L'idée de base est bonne (les pages manquantes).
Maintenant, très honnêtement, d'une part le trop grand nombre de pages manquantes cassent beaucoup trop le rythme pour moi (j'ai fini le livre très vite, sans retenir finalement grand chose). D'autre part, le tout donne finalement l'impression d'un album de "gags en une planche" et je ne suis pas fan du tout de ce type d'albums, je préfère de très loin les histoires longues.
Au final, c'est un album que j'ai acheté. Je ne regrette pas mon achat pour l'objet en lui-même. Maintenant, même si l'idée est originale, je me dis que l'album "complet" aurait peut-être été meilleur.
Biberonné avec "le Journal de Mickey", j'ai, paradoxalement sans doute, développé une aversion assez profonde pour les personnages "fondamentaux" de la Maison Disney (maison que je ne porte pas non plus dans mon cœur, je l'avoue...), et j'ai du mal à comprendre l'enthousiasme de beaucoup pour la réédition des fastidieuses aventures de Mickey, Donald, Picsou et compagnie... Je ne me suis donc pas laissé séduire par ce "Mickey's Craziest Adventure" par nostalgie, mais bien par fidélité au travail de Lewis Trondheim, dont je suis un fan absolu. Et je n'ai donc eu aucun mal à admettre le coup de force narratif brillant à la base du livre : ne livrer qu'une partie d'une (fausse) histoire complète, laissant au lecteur le plaisir divin d'imaginer ce qui se passe durant les pages "perdues" (on joue le jeu d'imaginer que le tout est un livre perdu et partiellement redécouvert en piteux état - d'où la jolie idée des pages vieillies, tachées, voire déchirées... même s'il s'agirait dans ce cas d'une "censure" de la Maison Disney, veillant à ce que l'humour décalé de Trondheim n'aille pas trop loin). Bien entendu, l'histoire intégrale est non seulement improbable, "crazy", mais magnifiquement "impossible", même pour Mickey, l'embarquant sous la terre où ont survécu des dinosaures, sur la lune ou dans l'Atlantide, sans parler de sa miniaturisation qui l'entraîne sous les lames du parquet ! Bien entendu, les péripéties qui ont survécu aux outrages du temps et aux trous dans l'imagination de Trondheim sont l'occasion d'un gag par page, complètement dans l'esprit habituel de celui-ci : il y a quand même fort à parier que cette approche à la fois pince-sans-rire et assez intellectuelle déroutera plus d'un fidèle des aventures plus "classiques" de Mickey, mais je suis sûr qu'ils se réconforteront devant le graphisme remarquable d'élégance et de dynamisme de Keramidas, qui tire à de nombreuses reprises le livre vers le haut quand Trondheim a tendance à tourner en rond. Car, pour qui aime les beaux livres, ce "Mickey's Craziest Adventures" est un régal, combinant trouvailles formelles excitantes (les en-têtes de chaque page, la dernière page de couverture qui conclut en point de suspension le récit) et belle qualité d'un pur objet de collection.
mon dieu ! un album qui serait passe inapercu sans le battage fait autour des auteurs ,de mon point de vue ca n apporte rien au mythe etant pour ma part hermetique a l humour de trondheim j ai trouve cette bd fade le dessin de keramidas n est ni pire ni meilleur que ses predecesseurs je sais qu il est de bon ton d encenser ses deux artistes de la bd mais la c est pour moi un album anecdotique
J'étais sceptique vis-à-vis de ce projet, dubitatif après la lecture des 4 - 5 premières pages puis je me suis laissé prendre au jeu … pour finalement m'amuser comme un fou et me régaler !
Le dessin de Kéramidas est impeccable de bout en bout : les décors et les personnages ont un look rétro hyper sympa, ce côté "old school" se retrouvant dans la mise en page et la colorisation volontairement "à l'ancienne". Quant au scénario de Trondheim, il est particulièrement jouissif : une aventure échevelée, un rythme soutenu, des ellipses gérées parfaitement et surtout un humour décalé particulièrement drôle sans qu'il ne dénature pourtant les personnages-phares de Disney.
Un exercice de style parfaitement maîtrisé selon moi, et particulièrement rafraîchissant !