C
omme certains richissimes utopistes du début du XIXe siècle, Langford Skaargred a cru pouvoir créer la cité idéale. Située dans la banlieue de la galaxie d’Andromède, Dispater devait devenir la nouvelle Babylone, un point de départ pour la conquête des étoiles. Aujourd’hui, la Terre voudrait oublier cette colonie maudite…
Glénat comics complète sa collection en intégrant un nouveau titre US au pitch prometteur !
Structuré autour des cinq premiers épisodes, Singularité s’attache, à travers plusieurs personnages, à la lente déchéance de ce qui se voulait être le fleuron d’une Humanité conquérante. Cherchant à donner du corps à son scénario, Mike Moreci marque et conclut chaque chapitre d’une double page, vulgarisatrice pour la première, absconse pour la seconde, juste pour rappeler au lecteur où il se trouve. Ceci étant, ce dernier se heurte à trois niveaux de lecture : celui spirituel, du démiurge créateur de Roche Limit, celui policier, de Sonya Hudson recherchant la sœur mystérieusement disparue, et celui métaphysique, des forces se disputant cette Sodome du cosmos. Pas inintéressante dans l’absolu, cette structuration du récit reste cependant confuse et ne gagne en lisibilité qu’à l’approche d’un dénouement pour le moins mal exploité. Ajoutons à cela un dessin qui s'avère souvent négligé, sans que cela puisse relever d'un parti pris graphique.
Roche Limit a des allures de pudding : conglomérat d’ingrédients de prime qualité mais mal cuisinés... Dommage !
Franchement, c'est un peu limite cette roche. Je ne suis pas entré dans le récit malgré toute ma bonne volonté d'y adhérer. On n'explique pas cette alchimie qui se fait ou qui ne se fait pas. Rien ne m'a véritablement captivé dans cet univers un peu cosmique. Pour autant, on se sent plus proche du polar que de la science-fiction.
Il y a des scènes bavardes et parfois assez inutiles. Je n'ai pas aimé également le graphisme qui ne laissent pas voir le réalisme des choses dans le décors. La narration était assez ambitieuse au départ mais le lecteur comme moi ne suit pas faute de ce quelque chose qui manque à l'appel.